Décembre 2015

Trouver un accord pour limiter le réchauffement du climat à 2°C, tel est le but de la COP21 qui se déroule actuellement à Paris. Alors que près de la moitié de la population mondiale vit près des côtes, un accord international est essentiel pour l’humanité. Pourquoi est-il urgent de freiner l’emballement du climat ? Que signifie vraiment une augmentation du climat de 2°C ? Et si l’augmentation était de 4°C ? Projetons-nous un instant sur de tels scénarios avec les images stupéfiantes de villes submergées, créées par l’artiste Nickolay Lamm.

Les images de Nickolay Lamm, qui illustrent cette page, ont été réalisées à partir des données et des simulations sur le niveau des mers fournies par l’organisation Climate Central. Elles montrent ce qu’il adviendrait de Londres, Shanghai, Mumbai, Sydney, Rio de Janeiro, Durban et New York selon deux scénarios : un réchauffement de 2°C ou un réchauffement de 4° C.

Les chiffres varient selon les projections mais les courbes grimpent…

Depuis une quinzaine d’années, les chercheurs enregistrent une montée du niveau des mers. Cette élévation des océans, causée par le réchauffement climatique global - lui-même généré par les émissions de carbone - menace des îles, et nombre de régions et grandes villes côtières du monde entier.

L’élévation du niveau des mers est difficile à quantifier et présente des variations considérables selon les projections réalisées par les experts : pour l’an 2100, elles varient de 30 cm à 2 m. Il est en effet difficile de prévoir quels seront les niveaux d’émission de gaz à effet de serre dans les prochaines années.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a néanmoins revu ses prévisions à la hausse et admet que la montée du niveau des mers se poursuivra au cours des prochains siècles à une vitesse dépendant du scénario étudié, mais en général supérieur à ce que nous connaissons aujourd’hui. Pour les prochaines décennies, la dilatation thermique de l’océan, due à l’augmentation des températures, continuera à être le facteur principal.

Fonte des glaciers de montagnes et des calottes polaires

Le réchauffement du climat provoque la fonte des glaciers de montagne et des banquises, en particulier au pôle Nord, où la calotte glaciaire du Groenland recule chaque année à un rythme inquiétant : aujourd’hui, la période d’été de fonte des glaces s’est allongée d’environ 70% par rapport aux années 1970.

Si cela représente une bonne nouvelle pour la population installée au sud, qui peut désormais se livrer à l’agriculture, ce recul des glaces est alarmant pour la population mondiale. En effet, si toute la calotte glacière du Groenland venait à disparaître, le niveau des océans augmenterait d’environ 7 mètres !

50 millions de personnes pourraient être déplacées au Bangladesh

D’autres régions très peuplées comme le Bangladesh subissent déjà ce phénomène. On estime que 6,5 millions de personnes ont déjà dû se déplacer en raison du changement climatique. Depuis plusieurs années, le pays est frappé par des cyclones et des inondations. Jusqu’à présent, les populations attendaient que l’eau se retire pour se réinstaller sur les terres, mais aujourd’hui, l’eau ne se retire plus et oblige les habitants à quitter ces endroits.

On estime que 50 millions de personnes devront quitter leur terre dans un avenir proche ! Un tel déplacement de population pose un problème crucial : où iront vivre tous ces individus alors que ce pays situé à très basse altitude peine à abriter son peuple : les bidonvilles de Dacca (la capitale) et des autres grandes villes sont déjà surchargés et menacés d’immersion.

Il faudra alors que les pays voisins ouvrent leurs frontières à toutes ces familles sans toit ni terre, mais l’on sait bien hélas, que les réfugiés -  surtout lorsqu’ils sont si nombreux - sont rarement les bienvenus…

Les menaces pèsent sur bien d’autres villes et régions côtières

Si le Bangladesh est le pays le plus touché par l’élévation du niveau des océans, d’autres régions du monde sont aussi menacées :

  • archipels du Pacifique dépassant à peine le niveau de la mer comme les Tuvalu ou les Maldives ;
  • littoral de la Floride et de la Louisiane aux États-Unis, peu à peu grignotés par l’océan et tourmentés par des cyclones de plus en plus violents ;
  • villes côtières de Chine comme Canton, qui compte près de 13 millions d’habitants, et dépense des milliards pour renforcer les digues et construire des brise-lames ;
  • côtes et villes d’Afrique comme Abidjan (Côte d’Ivoire), Lagos (Nigeria) ou Alexandrie (Égypte), qui pourraient être noyées par une montée des eaux ;
  • Jakarta (capitale de l’Indonésie), qui s’est déjà affaissée de 4 mètres depuis 30 ans et tente d’arrêter ce processus en préservant la mangrove et en installant des systèmes de pompage ;
  • Pays-Bas (Europe), où 47 % des habitants vivent sur un quart du pays conquis sur la mer. L'État dépense des milliards pour renforcer les digues…

Bien d’autres villes côtières sont menacées à plus ou moins long terme par le réchauffement climatique et le risque de se retrouver les pieds dans l’eau, voire totalement submergées…
Alors, n’attendons plus et mobilisons-nous pour le climat, on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas !

Pour aller plus loin…

Un article du Radis vert, rédigé à partir des sources suivantes :

Climatecentral.org ; francetvinfo.fr ; cnrs.fr ; notreplanete.info ; france24.com