Septembre 2014

Une île volcanique, baptisée Niijima et située à 1 000 km au sud de Tokyo, a surgi de l’océan dans un énorme panache de cendres et de gaz, en novembre 2013. Depuis, cette île ne cesse de grandir et a fini par rejoindre l’île inhabitée de Nishinoshima. Elle commence même à inquiéter les autorités japonaises car elle pourrait déclencher un tsunami…

Naissance d’une île volcanique

Alertés par un épais nuage de cendres et de fumée, les garde-côtes japonais ont constaté le 20 novembre dernier, l’éruption d’une nouvelle île circulaire large de 200 mètres, apparue dans l’océan Pacifique, au large de Tokyo. Ce phénomène n’est pas rare ; il arrive fréquemment que des îles apparaissent puis disparaissent dans les régions volcaniques situées sur des failles. Ce qui est rare, en revanche, c’est que cette île est toujours immergée et continue à grossir.

Les volcanologues ont détecté la présence de trois cratères qui crachent des coulées de lave et des cendres. L’expulsion de de cette lave a permis à Niijima de se développer et d’entrer en contact avec l’île voisine de Nishinoshima un mois plus tard. Depuis, la nouvelle île a poursuivi son expansion et forme avec l’île de Nishinoshima un même ensemble dont la taille dépasse  1 500 mètres d’est en ouest et 1 300 mètres du nord au sud.

L’accumulation de la lave fait craindre un tsunami

Le panache de gaz, de vapeur d’eau et de cendres qui s’échappe de l’île semble correspondre à l’activité d’un volcan de type strombolien. Les cratères de l’île expulsent chaque jour 200 000 mètres cube de lave, soit l’équivalent de 80 piscines olympiques.

Les scientifiques qui suivent le développement de l’île ont averti que si la lave continue à se répandre dans la partie Est, les pentes de l’île pourraient s’effondrer et générer un tsunami d’un mètre.  D’après leurs calculs, ce tsunami pourrait se déplacer à 300 km/h et arriver 18 minutes plus tard sur les côtes de l’île Chichijima où vivent 2 000 personnes.

Comme il est actuellement impossible de se poser sur l’île pour y installer un système de détection de tsunami, les autorités restent très attentives aux moindres signaux sismiques enregistrés dans la région.

Le Japon, terre de séismes

L’archipel japonais, qui compte 6 852 îles, est situé dans une zone de subduction de quatre plaques tectoniques qui se déplacent les unes par rapport aux autres. Lorsque deux plaques se choquent ou frottent l’une contre l’autre, cela crée des vibrations et des secousses : c’est ce qu’on appelle des séismes.

Du fait de sa position, le Japon subit chaque année des milliers de tremblements de terre (la plupart sans dégât ni victimes) qui génèrent souvent des raz de marées appelés tsunamis.

75% des tsunamis meurtriers ayant lieu dans l’océan Pacifique, le Japon a enduré quatre tsunamis depuis le début du 20e siècle. Le plus meurtriers en 2011 fut la cause de 18 000 morts et disparus et entraîna l’accident nucléaire de Fukushima.

Face à ces risques sismiques permanents, le Japon est le pays du monde le mieux préparé : pour limiter les effets destructeurs des séismes, les bâtiments sont construits pour résister aux tremblements de terre ; de hautes digues protègent plusieurs villes côtières ; un système très performant détecte les séismes et calcule la formation et la propagation des tsunamis ; enfin,  les habitants sont formés dès le plus jeune âge pour connaître les conduites à tenir en cas de séisme.

Pour aller plus loin...

Un article de la Tomate bleue, rédigé à partir des sources suivantes :

Météomédia.com ; Earth of fire.com ; Le Monde.fr ; RTL.fr ; Vikidia.org