Agence de notation

Société commerciale chargée d'attribuer des notes (ou ratings en anglais) sur des titres de dettes émis par des entreprises, des sociétés financières ou des investisseurs.

La note plus ou moins élevée reflète la perception par l'agence de la solvabilité de l'émetteur. Trois agences se partagent l'essentiel du marché : Standard and Poor's, Moody's et Fitch.

Aléa moral ou (hasard moral)

Encouragement à la prise de risque, provoqué par l'existence d'une assurance en cas de réalisation du risque. Ainsi les banques peuvent prendre des risques excessifs sachant que, quoi qu'il arrive, elles seront assistées par un prêteur en dernier ressort, qui leur évitera la faillite.

Ce hasard moral fait référence à la stratégie qui consiste, pour des dirigeants d’une entreprise, à faire développer leur groupe ou leur société, en recourant à l’endettement, pour lui faire atteindre une taille telle que la structure devient difficilement faillible, compte tenu des enjeux économiques et sociaux (maintien de l’emploi).

Banque commerciale, banque d'investissement, banque d'affaires

Une banque commerciale (ou banque de dépôt) est une entreprise qui gère l’argent que des personnes lui donnent en dépôt, qui facilite les paiements des particuliers et des entreprises, qui avance et reçoit de l’argent.

Une banque d'investissement, contrairement à la précédente, ne reçoit pas de dépôts. Le service qu'elle rend aux entreprises consiste, non à leur prêter de l'argent, mais à leur donner accès aux marchés financiers pour des introductions en Bourse, des émissions de titres financiers ou encore des opérations de fusion-acquisition. Elle peut également fournir des services de gestion de fonds et de courtage.

Une banque d’affaire (comme feue Lehman Brothers,mais aussi Bear Sterns ou Goldman Sachs) a pour rôle de conseiller et de financer les opérations de fusion, d’acquisition ou de restructuration des entreprises. Si elle ne doit pas être confondue avec la banque d’investissement, elle est tout autant vilipendée pour sa culture du bonus et de la marge bénéficiaire.

  •  Alternatives Economiques, Hors-Série Poche N°38, Avril 2009.

Banque centrale

La banque centrale d'un (ou de plusieurs) pays est une institution chargée par l'État (ou un ensemble d'États) de décider d'appliquer la politique monétaire.

Elle joue tout ou partie des trois rôles suivants :
-  assurer l'émission de la monnaie fiduciaire, contribuer à en fixer les taux d'intérêt ;
-  superviser le fonctionnement des marchés financiers, assurer le respect des réglementations du risque (ratio de solvabilité) des institutions financières (en particulier des banques de dépôts) ;
-  jouer le rôle de prêteur en dernier ressort en cas de crise systémique.

Les banques centrales n'ont pas de rôles strictement identiques ou la même organisation dans tous les pays ; elles peuvent notamment partager leurs pouvoirs avec d'autres institutions, être ou non indépendante du pouvoir politique. 

Banque mondiale

La Banque mondiale, désigne deux institutions internationales : 

-  la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), 

-  l’Association internationale de développement (IDA),

créées pour lutter contre la pauvreté en apportant des aides, des financements, des conseils, aux États en difficulté.

Bilan comptable

Document comptable correspondant à une photographie de la situation d’une entreprise à un moment donné. Il comprend deux parties :

-  l’actif (ce que possède l’entreprise : capital, immobilisations créances…)

-  le passif (ce que l’entreprise doit : dette fournisseur, emprunt…).

Une entreprise doit obligatoirement publier son bilan tous les 12 mois. Avec le compte de résultat, il sert aussi à calculer l’impôt sur les sociétés.

Bulle-financière

Hausse très importante du prix d’un actif ou d’un ensemble d’actifs financiers (actions, obligations), immobiliers ou matières premières, selon un processus continu et autonome.

La hausse initiale entraîne des anticipations de hausses futures qui elles-mêmes attirent de nouveaux investisseurs sur les marchés. La hausse des prix se nourrit alors d’elle-même.

Cette hausse « irraisonnée » est ainsi progressivement déconnectée de l’état de l’économie réelle. La bulle financière est suivie le plus souvent d’un retournement des anticipations et d’une chute brutale des prix qui peut s’accompagner parfois d’une crise financière.

Crédit-crunch ou (crédit resserré)

Le Credit crunch ou resserrement du crédit est un freinage ou arrêt de l'octroi de nouveaux crédits par les banques, considérant que leur situation, ou celle de leurs clients, ne leur permet pas de prendre de nouveaux risques.

Le credit crunch trouve fréquemment son origine dans la défiance des prêteurs de deniers et se rencontre notamment à l’occasion de crises ou de tensions financières importantes.

Credit Default Swap

Cet instrument financier permet à un investisseur de s'assurer contre un risque de défaut de paiement. Les CDS souverains permettent de se couvrir contre le risque de défaut d'un État.

Mais comme il n'est pas nécessaire de détenir effectivement de la dette pour venir sur ce marché, il peut être pollué par des spéculateurs.

Le problème, c'est qu'il est généralement utilisé pour mesurer la confiance que les investisseurs accordent dans la dette d'un État, ce qui peut aboutir à en fragiliser certains alors qu'ils ne rencontrent pas de problème particulier.

  • Lepoint.fr : La crise de la dette pour les nuls / Marc Vignaud, in lepoint. 12-août-2012

Défaut de paiement

Un État peut se retrouver dans une situation où il est incapable de payer les intérêts de sa dette ou d'en rembourser une partie. Il est alors déclaré en défaut de paiement.

Pour s'en sortir, il doit restructurer sa dette. Concrètement, il annonce aux investisseurs qu'il ne remboursera qu'une partie des obligations ou, au minimum, qu'il les remboursera bien plus tard que prévu.

C'est ce que la Grèce a été obligée de faire pour être de nouveau capable de faire descendre le niveau de sa dette. On a alors parlé de "participation du secteur privé".

Dette souveraine

Obligations vendues par un État à des investisseurs pour financer sa dette. C'est ce qu'on appelle le marché primaire.

Une fois émises, pour une période qui peut varier de quelques mois à 50 ans, les obligations souveraines s'échangent entre investisseurs sur le marché secondaire.

Plus la certitude que l'État sera capable de rembourser sa valeur au bout de la période est grande, plus elles attirent les investisseurs.

À l'inverse, une obligation considérée comme risquée suscite la défiance. Les investisseurs sont moins nombreux à en acheter, le taux d'intérêt augmente et le prix baisse.

Eurobond

Appelé aussi euro-opbligation, c'est une des solutions évoquées pour mettre fin à la panique des investisseurs qui avaient misé sur la dette européenne.

L'idée consiste à mutualiser la dette des différents pays européens dans des eurobonds pour permettre à ceux qui sont le plus en difficulté d'emprunter à un taux raisonnable.

Avec le risque que les Allemands, aujourd'hui capables d'emprunter à des taux très bas, soient obligés de payer un taux légèrement supérieur pour s'endetter. Ce serait le début d'une fédéralisation de la dette européenne.

  • Lepoint.fr : La crise de la dette pour les nuls / Marc Vignaud, in lepoint. 12-août-2012

Fed - Banque centrale des Etats-Unis -

La Réserve fédérale américaine, souvent appelée FED est la banque centrale des Etats Unis.

Comme la BCE, elle est indépendante du pouvoir politique. Son rôle consiste à : 

-   veiller à la stabilité des prix, au plein emploi et  faciliter la croissance américaine ;  

-   réguler l'activité bancaire américaine et être préteur en dernier ressort pour les banques commerciales.

Fonds monétaire international (F.M.I.)

Le Fonds monétaire international (FMI) a pour mission :

-  d'encourager la coopération monétaire internationale,

-  de veiller à la stabilité financière,

-  de faciliter le commerce international,

-  d'œuvrer en faveur d'un emploi élevé et d'une croissance économique durable, et

-  de faire reculer la pauvreté dans le monde.

Fonds européen de stabilité financière

Fonds, mis sur pied après le premier sauvetage de la Grèce en mai 2010. Il est capable d'emprunter au meilleur taux d'intérêt sur les marchés grâce à la garantie apportée par les États sains de la zone euro qui y participent.

L'objectif : prêter aux pays en difficulté ou acheter de la dette sur le marché secondaire.

En cas de défiance des investisseurs privés sur la dette d'un État de la zone euro, le fonds agirait alors pour faire retomber les taux d'intérêt.

Mais sa capacité d'emprunt - 440 milliards d'euros - serait insuffisante pour sauver des pays comme l'Espagne et l'Italie.

  • Lepoint.fr : La crise de la dette pour les nuls / Marc Vignaud, in lepoint. 12-août-2012

Fonds souverain

Le fonds souverain est un fonds d’investissement détenu ou contrôlé par un Etat. Il existe plusieurs fonds souverains à travers le monde...

Les ressources des fonds souverains proviennent :

-  d’une part des dividendes issus des prix élevés du pétrole qui confèrent aux pays producteurs une vaste réserve de pétrodollars. C’est le cas des fonds du Qatar, de Dubaï, du Koweït, d’Abou Dhabi et plus proche de nous de la Norvège.

-  et d’autre part, des excédents commerciaux des pays asiatiques. Il s’agit par exemple des fonds de Singapour, de la Corée du Sud et de la Chine dont l’Etat a annoncé récemment la création d’une réserve dotée de 200 milliards de dollars.

La stratégie des fonds souverains s’oriente de plus en plus vers des investissements financiers, la participation au capital d’entreprises occidentales voire leur prise de contrôle. C’est à ce titre qu’ils font l’actualité : rachat en partie par les fonds de Dubaï et du Quatar de la Bourse de Londres, investissement de fonds chinois et de Singapour dans le capital de la banque Barclay’s, présence de l’Emirat de Dubaï et d’une banque publique russe au capital d’EADS.

Guerre des monnaies

Nom donné à une confrontation dans laquelle des pays ou zones économiques tentent de garder le taux de change de leur monnaie le plus bas possible.

Situation dans laquelle les autorités de différents pays, participant de façon significative aux échanges économiques internationaux, s’engagent dans des politiques de dévaluations compétitives.

Une dévaluation compétitive permet de doper les exportations et pénalise les importations. Elle peut être assimilée à des mesures protectionnistes. Mais pour dévaluer une devise, un pays doit injecter beaucoup de monnaie dans les circuits économiques, ce qui favorise l’inflation.

Hedge funds (ou fonds d'arbitrage)

Fonds spéculatifs ou fonds d'investissements à risque qui visent un objectif de rendement absolu et disposent d'une grande liberté de gestion.

Basées le plus souvent dans des centres financiers off-shore - telles les îles Caïman -, ils échappent à tout contrôle des banques centrales.

Insolvabilité

Situation d'une personne qui ne peut pas payer ses dettes, généralement parce qu'elle ne possède pas dans son patrimoine le capital nécessaires au remboursement de ses dettes.

Lorsque l'endettement d'un État augmente durablement plus vite que ses revenus, sa dette augmente. Au bout d'un certain temps, la croissance de la richesse nationale ne lui permet plus de rembourser. Il devient insolvable. Il risque alors le défaut de paiement sur sa dette. Seule solution : ne pas rembourser intégralement ses créanciers.

  • Lepoint.fr : La crise de la dette pour les nuls / Marc Vignaud, in lepoint. 12-août-2012

Liquidité

Capacité et rapidité avec laquelle il est possible d’acheter ou de vendre un actif ou un passif sur un marché sans que les prix du support n’en soient fortement affectés.
La notion de liquidité s’applique à l’ensemble des actifs bancaires, financiers,…
Pour beaucoup d'acteurs économiques, la liquidité mesure la capacité à assumer ses différentes échéances financières à court terme dans le cadre de son activité courante.
L’insuffisance de liquidités peut conduire à des situations de cessations de paiement.

La liquidité renvoie à trois concepts différents :

-  pour une banque, elle consiste à pouvoir honorer ses échéances à court terme,

-  pour un actif, elle correspond à la possibilité de l’échanger à tout moment sur un marché (la monnaie est l’actif liquide par excellence),

- pour un marché, elle désigne la capacité de ce marché à absorber rapidement des ventes d’actifs, sans perte significative de prix.

Note souveraine

Note attribuée à chaque pays par trois grandes agences de notation : Standard & Poor's, Fitch et Moody's.

Les investisseurs s'appuient essentiellement sur cette note pour apprécier le risque d'une obligation, ce qui explique l'importance pour les États de conserver la meilleure note possible : AAA.

Pour évaluer les critères de notation, les agences appliquent chacune leur propre méthodologie. Sont notamment pris en compte :

-  le taux d'endettement d'un pays,

-  le potentiel de croissance,

-  l'efficacité du système politique,

-  la démographie,

-  l'endettement privé,

-  l'endettement extérieur,

-  la confiance accordée par les investisseurs à la signature d'un État. C'est en partie la raison pour laquelle les agences de notation sont tellement critiquées : en période de panique des investisseurs, elles dégradent la note de l'État sous prétexte d'un manque de confiance des investisseurs, et enclenchent donc un cercle vicieux.

Paradis fiscal

Lieu ou pays :

-  qui bénéficie de faibles niveaux d'imposition (y compris et parfois surtout sur les sources de revenus étrangers) ou

-  qui encourage, par des avantages fiscaux, l'exercice de certaines activités économiques.

Le terreau des paradis fiscaux : fiscalité basse voire inexistante, insularité, stabilité économique et politique.

Des oasis comme le Lichtenstein ou les îles Caïmans, garantes d’un secret commercial inébranlable, sont des paradis bancaires. Seul Andorre, le Liechtenstein et Monaco ont été condamnés par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

D’après les spécialistes il y aurait environ 70 paradis fiscaux.

Quantitative easing (QE)

Il s'agit d'une arme monétaire à la disposition des banques centrales, les seules habilitées à injecter la monnaie dans l'économie en augmentant la masse monétaire en circulation.

La banque centrale américaine (Fed) a utilisé cette arme, notamment en 2008 et en 2010, alors que l'État fédéral ne disposait plus de suffisamment de marge de manoeuvre budgétaire pour relancer l'économie.

La Fed a alors fait marcher la planche à billets, c'est-à-dire qu'elle a créé de la monnaie en achetant des obligations d'État (aux États-Unis, on parle de bons du Trésor) émises pour financer la dette américaine.

Elle a pris le risque de créer de l'inflation puisque la masse monétaire en circulation a augmenté. L'argent mis en circulation a pour une part pris la destination des pays émergents, où les perspectives de profit sont plus grandes, provoquant un risque de bulles (immobilier, matières premières...), mais aussi une hausse de la devise locale, très préjudiciable pour les pays en question.

  • Lepoint.fr : La crise de la dette pour les nuls / Marc Vignaud, in lepoint. 12-août-2012

Recapitaliser une banque

Augmenter ses capitaux propres. Pour cela, la banque peut :

-  faire appel aux actionnaires actuels, à de nouveaux actionnaires,

-  accroître les bénéfices non distribués aux actionnaires,

-  recevoir des apports de capitaux publics.

Shadow-banking

Cela désigne un ensemble d'activités financières parallèles :

-  des activités effectuées par les banques mais "hors-bilan" (différentes formes de crédits, crédit bail, subprimes),

-  des produits dérivés (credit default swap = CDS),

- des activités off-shore,

-  les activités d'acteurs para-bancaires (assureurs, fonds d'investissement, hedge funds, LBO, etc.).

On le qualifie de "shadow banking" parce qu'il interagit complètement avec les activités et produits bancaires traditionnels, tout en n'étant soumis à pratiquement aucun contrôle de la part des autorités financières, car non pris en compte dans les ratios "prudentiels".

En fait, il s'agit d'un marché financier parallèle non encadré.

Troïka

Groupe international composé par trois membres : la Banque Centrale Européenne (BCE), le Fonds Monétaire International (FMI) et l’Union Européenne (UE).

Son objectif principal consiste à assurer :

-  la cohérence et l’efficacité des politiques économiques des pays européens ainsi que

-  la croissance économique et la création d’emplois à travers des mécanismes de financement, de conseil et d’assistance technique.

Elle est chargée de surveiller et d’intervenir dans différents domaines tels que la politique monétaire et de change, la règlementation du secteur financier, les politiques relatives aux échanges et à la concurrence ainsi que les politiques structurelles.