Agriculture intégrée

Le principe de l'agriculture intégrée caractérise des pratiques agricoles menant à des aliments de qualité en utilisant des moyens naturels et des mécanismes régulateurs proches de ceux qui existent dans la nature, pour remplacer les apports (intrants) polluants et coûteux, et pour assurer une agriculture visant le développement durable.

Biocides

Ce sont les "substances actives et les préparations contenant une ou plusieurs substances actives qui sont destinées à détruire, repousser ou rendre inoffensifs les organismes nuisibles, à en prévenir l'action ou à les combattre de toute autre manière, par une action chimique ou biologique. Il en existe 23 types parmi lesquels les produits destinés à l'hygiène humaine, les désinfectants utilisés dans le domaine privé et dans le domaine de la santé publique, les produits destinés à l'hygiène vétérinaire, les désinfectants pour les surfaces en contact avec les denrées alimentaires et les aliments pour animaux, les désinfectants pour eau de boisson, les produits de protection utilisés à l'intérieur des conteneurs, les produits de protection du bois, les produits de protection des fibres, du cuir, du caoutchouc et des matériaux polymérisés, les produits anti moisissures, les produits antiparasitaires, les rodenticides, avicides, molluscicides, piscicides, insecticides, acaricides, les répulsifs et appâts, les produits de protection pour les denrées alimentaires ou les aliments pour animaux et les fluides utilisés pour l'embaumement et la taxidermie.

Biodégradation accélérée (BDA)

L’application répétée de pesticides sur les parcelles agricoles peut conduire à l’adaptation de la microflore du sol qui acquiert les gènes codant les enzymes cataboliques responsables de la dégradation des pesticides. L’adaptation de la microflore du sol conduit à la mise en place du phénomène de biodégradation accélérée (BDA) qui se caractérise par la diminution de la demi-vie des molécules actives (Topp et al. 2003). Ainsi dans un sol adapté à la biodégradation accélérée de l’atrazine, la demi-vie de cet herbicide est de seulement quelques jours alors que dans un sol non adapté sa demi-vie varie de quelques semaines à quelques mois.

Du point de vue agronomique, la BDA peut, dans certains cas, être dommageable en diminuant l’efficacité du traitement phytosanitaire.

Du point de vue environnemental, la BDA est par contre intéressante parce qu’elle réduit la persistance du produit phytosanitaire dans le sol et limite, ainsi, son transfert vers les autres compartiments de l’environnement, notamment les eaux de surface et souterraines. La BDA représente donc à la fois un enjeu agronomique et environnemental.

Biopesticides

Les biopesticides diffèrent des pesticides chimiques classiques synthétiques, parce qu'on les trouve dans la nature et qu'ils influent sur les parasites autrement qu’en leur étant toxiques. Plutôt que d'empoisonner les organismes nuisibles, le biopesticide les combat notamment en les faisant suffoquer ou en les affamant. Les pesticides biochimiques (p. ex., ail et phéromones) et les pesticides microbiens (p. ex., bactéries, champignons et virus) sont deux types de biopesticides.

Plusieurs facteurs sont à l'origine de l'intérêt suscité par les biopesticides :

Tout d'abord et essentiellement, il faut enrayer les organismes nuisibles. Selon l'Organisation mondiale de la santé, on perdrait de 5 à 10% du grain entreposé chaque année dans le monde. Si l'on tient compte des pertes de produits alimentaires en général, et ce, du champ jusqu'à l'assiette du consommateur, celles-ci augmentent considérablement pour atteindre jusqu’à peut-être 30% ou plus. Pour cette seule raison, toutes les approches antiparasitaires revêtent de l'importance.

Deuxièmement, à mesure que la science progresse, on saisit mieux l'importance d'atténuer
l'exposition des végétaux, des animaux et des humains aux produits chimiques dangereux. De nombreux pesticides synthétiques classiques sont devenus préoccupants, même si l’on présume qu'ils ont atteint le degré d’« innocuité » qu’exige notre processus d'examen actuel.
Les pesticides de sources naturelles (p. ex., végétales, animales et microbiennes) sont souvent perçus par la collectivité agricole et par les consommateurs de produits agricoles finals comme posant moins de risque. Toutefois, même si ces produits sont naturels, ils peuvent nuire à la santé et à la sécurité s’ils sont mal utilisés. Malgré cela, de nombreux scientifiques croient encore qu’ils peuvent contribuer au bien-être de la société en créant des biopesticides.

La troisième raison suscitant l'intérêt à l’égard des biopesticides réside dans la réalisation pure et simple qu'un nombre croissant de parasites deviennent immunisés contre certains pesticides synthétiques courants.

Chlordécone

Le chlordécone a été utilisé dans les bananeraies de la Martinique et la Guadeloupe pour lutter contre les charançons. Très persistant et bioaccumulable, ce pesticide est interdit depuis 1993. Les sols identifiés comme pollués étaient à l'origine des terres de culture bananière, qui ont été rendues à la culture vivrière. Du fait de sa persistance, le chlordécone est encore présent dans les sols et peut se retrouver dans certaines denrées végétales ou animales, ainsi que les eaux de certains captages.

Le Chlordécone aurait une durée de nocivité de 400 ans ! Interdit aux États-Unis, ce produit est toujours utilisé en France.

Codex alimentarius

Le Codex Alimentarius, résultat des efforts conjoints de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l'Organisation pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) rassemble des normes internationales de production, de transformation et d'étiquetage des aliments avec pour principal objectif d'assurer la salubrité alimentaire et la protection des consommateurs.

L'harmonisation réglementaire qui en découle facilite les échanges internationaux. Aujourd'hui, environ 200 pays membres s'entendent entre eux pour établir ces  normes. Bien que l'adhésion aux normes demeure volontaire, la plupart des pays ont en effet tendance à s'y coller car, depuis 1995, elles servent de référence à l'OMC en cas de différent commercial.

Dichlorodiphényltrichloroéthane (DDT)

Le dichlorodiphényltrichloroéthane, couramment appelé DDT, est un pesticide. (...) Le DDT était le premier insecticide moderne, développé au début de la Seconde Guerre mondiale. Il fut utilisé avec beaucoup de succès aussi bien militairement que civilement dans la lutte contre les moustiques transmettant le paludisme, le typhus, ainsi que d'autres insectes vecteurs de maladies, et également comme insecticide agricole. En 1948, le chimiste suisse Paul Hermann Müller, qui pourtant n'est pas l'inventeur du DDT, reçut le prix Nobel de médecine « pour sa découverte de la grande efficacité du DDT en tant que poison contre divers arthropodes. »

En 1962, la biologiste américaine Rachel Carson publia le livre Printemps silencieux (Silent Spring) accusant le DDT d'être cancérigène et d'empêcher la reproduction des oiseaux en amincissant la coquille de leurs œufs. Ce livre créa un véritable tollé qui mena dans les années 1970 à l'interdiction de l'utilisation du DDT dans de nombreux pays et au début de mouvements écologiques. Ce produit cancérigène est interdit depuis des années en Amérique du Nord, il est encore utilisé dans les pays en voie de développement et son utilisation pour combattre des vecteurs de maladie encore de nos jours est sujet à controverse.

Dose journalière admissible (DJA)

La "DJA" d'un produit chimique correspond à la consommation journalière qui, au cours d'une vie entière, semble ne comporter aucun risque appréciable pour la santé du consommateur. Cette DJA est calculée, à partir des résidus de pesticides, sur la base de tous les faits connus au moment de l'évaluation du produit. Elle est exprimée en milligrammes du produit par kilogramme de poids corporel.

Glyphosate

Le glyphosate, ou N-phosphonométhyl glycine, est un herbicide systémique à large spectre conçu pour éliminer les graminées et les arbustes, en particulier les plantes vivaces. Il est absorbé par les feuilles et non par les racines. Il peut être appliqué sur les feuilles, injecté dans les troncs et les tiges, ou pulvérisé sur les souches en tant qu'herbicide forestier.

Lutte antivectorielle (LAV)

La lutte antivectorielle est destinée à tuer les moustiques qui diffusent la maladie. Elle dépend des services de lutte antivectorielle qui décident de l'action à entreprendre soit contre les larves, soit contre les  adultes. Les pesticides utilisés dans la lutte antivectorielle sont des biocides. La procédure de leur autorisation est maintenant encadrée par une directive européenne (directive n° 98/8/CE relative aux produits biocides).

Des larvicides d’origine biologique (qui sont toxiques pour les larves de moustique mais pas pour d’autres espèces animales) sont les principales substances utilisées. Les larvicides sont appliqués directement au niveau des gîtes larvaires que sont les eaux stagnantes. Ils permettent de limiter la croissance de la population de moustiques susceptibles de véhiculer la maladie.

Les adulticides ciblent les populations adultes de moustiques. Les adulticides utilisés sont principalement des produits chimiques de la famille des pyréthrinoïdes (deltaméthrine). Les préparations sont principalement pulvérisées selon trois modes :
- à l’aide d’atomiseurs,
- à l’aide de pulvérisateurs à dos,
- à l’aide de pulvérisateurs montés sur des véhicules.

Lutte biologique

La lutte biologique est une méthode de lutte contre les nuisibles tels que ravageurs de culture (insectes, acariens), maladies (champignons, bactéries, virus), ou mauvaises herbes (plantes adventices), au moyen d'organismes vivants antagonistes de ceux-ci, appelés également agents de lutte biologique ou auxiliaires des cultures. Elle se base sur l’utilisation de prédateurs (nématodes, arthropodes, vertébrés, mollusques), parasitoïdes, agents pathogènes (virus, bactéries, champignons...), herbivores (ou phytophages), contrairement à une lutte basée sur l’utilisation de pesticides.

On distingue trois stratégies de lutte biologique :

-        la lutte classique (acclimatation d’agents auxiliaires introduits),

-        la lutte augmentative (traitements répétitifs par  des agents auxiliaires),

-        la lutte de conservation (promotion des agents auxiliaires existants).

Néonicotinoïdes

Classe d’insecticides neurotoxique, tel que l’imidaclopride, présent sur le marché de l’agrochimie depuis 1994. Regroupe des insecticides accusés de provoquer la disparition des abeilles comme le Gaucho.

Les néonicotinoïdes fonctionnent comme l’acétylcholine un neurotransmetteur, et se fixent sur son récepteur au sein des synapses des cellules nerveuses modifiant ainsi l'influx nerveux.

Pesticides

Du latin « cide » pour tuer et de l’anglais « pest » pour nuisible, le mot pesticide est un terme générique qui désigne des produits chimiques capables de tuer certains organismes indésirables. On distingue les herbicides, pour se débarrasser de certaines plantes, les insecticides, pour tuer les insectes, et les fongicides pour lutter contre certains champignons…

Les termes pesticides, produits phytosanitaires, produits phytopharmaceutiques et biocides sont souvent interchangés. La directive européenne 91/414/CE du 15 juillet 1991 concernant la mise sur le marché des produits phytosanitaires, les définit comme : "Les substances actives et les préparations contenant une ou plusieurs substances actives qui sont présentées sous la forme dans laquelle elles sont livrées à l’utilisateur et qui sont destinées à :
- protéger les végétaux ou les produits végétaux contre tous les organismes nuisibles ou à prévenir leur action ;
- exercer une action sur les processus vitaux des végétaux, pour autant qu’il ne s’agisse pas de substances nutritives (il s’agit par exemple des régulateurs de croissance) ;
- assurer la conservation des produits végétaux, pour autant que ces substances ou produits ne fassent pas l’objet de dispositions particulières du Conseil ou de la Commission concernant les agents conservateurs ;
- détruire les végétaux indésirables ;
- détruire les parties de végétaux, freiner ou prévenir une croissance --indésirable des végétaux."

Les produits phytosanitaires sont donc toutes les substances ou préparations protégeant les végétaux contre les organismes nuisibles, en particulier les trois principaux groupes suivants :
- les herbicides, qui luttent contre les plantes adventices (mauvaises herbes concurrençant les cultures) ;
- les fongicides, qui luttent contre les moisissures parasitant les cultures ;
- les insecticides, qui luttent contre les insectes ennemis des cultures (sont également incorporés dans ce groupe les acaricides, luttant contre les acariens).
D’autres groupes existent comme les molluscicides, les régulateurs de croissance…

Dans le langage courant, le terme pesticide englobe d’autres produits qui ne sont pas limités à la protection des végétaux. C’est le cas par exemple des insecticides domestiques (contre les mouches, les moustiques…) ou bien encore des produits de nettoyage des locaux d’élevage (y compris des anticryptogamiques ou insecticides). Bien qu’il s’agisse parfois des mêmes matières actives, tous ces produits ne font pas l’objet de la même directive du fait de l’usage pour lequel ils ont été fabriqués. Ces produits font l’objet d’une directive européenne concernant les "biocides" (connus précédemment sous le nom de "pesticides à usage non agricole") : directive européenne 98/8/CE du 16 février 1998. Ils ne sont pas pris en compte dans le document.

Polluants Organiques Persistants (POP)

Tous les pesticides organochlorés de première génération sont des POP (Polluants Organiques Persistants) dont voici les principales caractéristiques :

* ils perdurent dans l'environnement
* ils s'accumulent dans les graisses et via la chaîne alimentaire notamment chez les super-prédateurs comme l'Homme
* ils sont dispersés dans l'environnement via les courants atmosphériques et marins
* ils sont dangereux pour la santé : cancers, altération du système immunitaire, problèmes de reproduction...

12 POP ont été recensés par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) et interdits dans de nombreux pays comme l'Union Européenne (UE) et les Etats-Unis lors de la convention de Stockholm en mai 2001.
Bien que ces POP ne soient plus utilisés dans les pays industrialisés depuis plus de 20 ans, ils perdurent encore dans les écosystèmes et donc dans nos aliments.

De plus, les organochlorés interdits ont été remplacés par de nombreuses autres familles chimiques dont les organophosphorés moins persistant dans l'environnement mais plus toxiques.