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L'hypotonie axiale chez le nouveau-né

Question

Causes ? Quels traitements chez le nourrisson ? Traitements en grandissant ? Quelles conséquences sur les apprentissages ?

Réponse

Bonjour,

Vous nous demandez des informations sur l’hypotonie axiale du nouveau-né. Vous souhaitez en particulier en connaître les conséquences sur le développement et les traitements possibles.

Nous vous proposons la lecture d’un dossier du site grand public Passeport Santé intitulé Hypotonie : tout savoir sur cette baisse du tonus musculaire rédigé par Agnès Bourahla-Farine, journaliste scientifique en collaboration avec Sarah Rebert, médecin urgentiste :

Rédigé le 27/08/2025
L'hypotonie, qu'est-ce que c'est ?
Définition de l'hypotonie
L'hypotonie est la diminution de la force de contraction d'un muscle, lisse ou strié : elle désigne, ainsi, une baisse du tonus musculaire. Cette tonicité s'avère alors inférieure à une autre, prise comme référence. L'hypotonie s'oppose à l'hypertonie, qui engendre au contraire une augmentation de la tonicité musculaire. Elle trouve très fréquemment son origine dans une atteinte nerveuse ou musculaire, pouvant se produire seule, ou être incluse dans des pathologies plus globales.
L'hypotonie peut être transitoire, en raison d'une pathologie aigüe par exemple, ou être permanente. L'hypotonie n'est pas mortelle (ou rarement), mais elle peut se prolonger tout au long de la vie, et se caractérise par le fait que les muscles atteints répondent mal, voire pas du tout, à des stimulations.

Diagnostic
[…]
L'hypotonie du nourrisson est souvent détectée à la naissance ou après l'accouchement. Le nouveau-né développera alors un relâchement musculaire. Il pourra présenter des difficultés à s'alimenter, par la suite, ainsi que des retards dans le développement de ses capacités motrices, ou encore une tenue de sa tête et une station assise plus tardives.
[…]
Quelles sont les causes de l'hypotonie ?
La baisse du tonus musculaire peut être soit liée à un problème neurologique, engendrant alors une mauvaise commande du muscle, soit provoquée directement par une pathologie musculaire.
[…]
Facteurs de risque
La prise de médicaments comme les neuroleptiques, le curare et d'autres types d'anesthésiques sont des facteurs de risque pouvant provoquer une hypotonie.
L'hypotonie axiale (touchant les muscles du tronc) est une faiblesse musculaire du nourrisson qui peut avoir comme facteur de risque la prise d'anxiolytiques par la maman au cours de la grossesse (alprazolam, par exemple). Si la maman prend ce genre de médicaments, une surveillance du nouveau-né devra être effectuée à la maternité.
[…]
Quels sont les traitements de l'hypotonie ?
Les patients doivent bien souvent apprendre à vivre avec leur hypotonie. Celle-ci nécessite des exercices adaptés, réguliers, qui seront assurés le plus souvent par des kinésithérapeutes. Quant aux ergothérapeutes, ils apprendront au patient à se débrouiller et à être au maximum autonomes dans la vie de tous les jours, et les gestes du quotidien. Ils pourront aussi par exemple favoriser l'adaptation d'un logement au handicap que représente certaines hypotonies.
Si le manque de tonus affecte la langue, créant une gêne pour parler et pour la déglutition, le suivi avec un orthophoniste pourra aider le patient dans son élocution et dans son travail du réflexe de déglutition, afin d'éviter les fausses routes.
Enfin, pour apprendre à vivre avec ce symptôme, qui peut parfois se prolonger tout au long de la vie, l'accompagnement par la parole, via une prise en charge de type psychothérapeutique peut s'avérer très bénéfique pour le patient, auprès d'un psychologue ou d'un psychothérapeute, voire d'un psychiatre.
Prévenir l'hypotonie
Il n'existe pas réellement de facteurs de prévention de l'hypotonie, si ce n'est, concernant l'hypotonie du nourrisson, d'éviter quand cela est possible la prise d'anxiolytiques durant la grossesse, car ceux-ci peuvent engendrer une hypotonie axiale chez le nouveau-né. Celui-ci devra, en cas de prise d'anxiolytiques par la mère en fin de grossesse, être surveillé à la naissance par l'équipe médicale de la maternité. Les troubles provoqués dans ce cas sont heureusement réversibles.

https://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=hypotonie

Nous vous proposons également des extraits de l’article de l’Encyclopédie Médico-chirurgicale Elsevier Masson consacré au Diagnostic d'une hypotonie du nouveau-né et du nourrisson
S. Baer. Diagnostic d'une hypotonie du nouveau-né et du nourrisson. EMC - Pédiatrie - Maladies infectieuses 2025;45(3):1-10

Résumé
L'hypotonie du nouveau-né ou du nourrisson est un symptôme souvent observé dans diverses pathologies, avec des degrés de sévérité variables. Elle peut résulter soit d'une dysfonction du système nerveux central, soit d'une atteinte du système nerveux périphérique (de la corne antérieure de la moelle aux fibres musculaires). La démarche diagnostique repose sur un examen clinique systématique, répété et détaillé permettant d'orienter les examens complémentaires en fonction de la localisation possible de l'hypotonie qu'elle soit périphérique ou centrale, voire mixte. L'une des premières étapes essentielles du diagnostic est d'éliminer les étiologies aiguës curables, telles que les troubles ioniques, métaboliques ou infectieux. En effet, ces causes, bien qu'elles puissent sembler banales, doivent être rapidement identifiées et traitées en raison de leur réversibilité et de leur impact potentiel sur le pronostic. Les hypothèses issues de l'examen clinique permettent d'orienter les investigations ultérieures vers les atteintes anatomiques suspectées. L'avènement des examens de génétique moléculaire, notamment le séquençage de nouvelle génération, a révolutionné le diagnostic des hypotonies, en augmentant considérablement la précision et le rendement des investigations. Cela a également conduit à une réévaluation de certaines techniques plus invasives, comme la biopsie musculaire, dont l'importance est désormais réajustée en fonction des avancées génétiques. Le diagnostic doit se concentrer sur les causes traitables, qu'elles soient aiguës ou chroniques, musculaires ou métaboliques, en raison de leur impact majeur sur la qualité de vie de l'enfant. La prise en charge inclut un traitement symptomatique pluridisciplinaire : neurologique, mais aussi nutritionnel, orthopédique et pulmonaire, selon les besoins spécifiques de chaque enfant. Ce domaine évolue constamment, tant sur le plan diagnostique que thérapeutique, avec des perspectives prometteuses pour l'avenir.

Définitions et généralités
Le terme hypotonie est tiré du grec ancien […] (tonos) qui signifie « tension » et hypo qui signifie « insuffisance ». Le tonus correspond à l'état de contraction du muscle en dehors de toute contraction volontaire, il est parfois confondu avec la force musculaire qui désigne la résistance maximale volontaire au mouvement [1].
La définition de l'hypotonie reste complexe car elle est souvent perçue comme abstraite, subjective et difficilement reproductible [2]. Au milieu du xxe siècle, Dubowitz a décrit l'examen clinique de l'enfant hypotonique en précisant à la fois les différentes manœuvres nécessaires et la distinction entre hypotonie centrale et hypotonie périphérique [3]. L'hypotonie n'est pas un diagnostic spécifique en soi mais peut faire partie de plus de 2 000 diagnostics différents. Son incidence est difficile à quantifier en raison du grand nombre de pathologies associées et de la variabilité de la sévérité.
L'hypotonie peut prendre différentes formes, qu'elle soit congénitale ou acquise, elle peut aussi être transitoire en lien avec une pathologie aiguë (infectieuse, métabolique, ionique par exemple), on parle alors d'hypotonie secondaire. L'hypotonie peut apparaître dès la période anténatale ou postnatale et, parfois, son apparition est progressive.
Pour maintenir un tonus musculaire correct, il est nécessaire que l'axe cérébral fonctionne correctement, ce qui inclut un cortex cérébral mature et intègre, une conduction cérébrale adéquate, un fonctionnement normal des noyaux gris centraux et du cervelet, une bonne conduction intramédullaire, ainsi qu'une fonction normale des motoneurones, des axones myélinisés, de la plaque motrice et des muscles eux-mêmes.
On distingue trois termes proches sur le plan de l'examen musculaire :

• hypotonie (diminution du tonus musculaire) : caractérisée par un trouble des acquisitions posturales (exemple : maintien de la tête, du tronc), elle correspond à une diminution de la résistance à la mobilisation passive. Elle reflète une faiblesse musculaire au repos, souvent qualifiée d'« état statique » du manque de force musculaire ;

• fatigabilité musculaire : difficulté à entreprendre ou à poursuivre une activité motrice (ex : déglutition, respiration, jeux, déplacements). Elle représente l'aspect « fonctionnel » du manque de force musculaire ;

• faiblesse musculaire : caractérisée par un manque de force dans les manœuvres dynamiques (contre la gravité), telles que le tiré-assis, les suspensions ventrales et axiales, ou le testing moteur. Elle correspond à l'aspect « dynamique » du manque de force musculaire.

La recherche des causes d'hypotonie nécessite une démarche diagnostique rigoureuse et reproductible afin d'aboutir rapidement au diagnostic précis ou au moins au cadre nosologique, et ainsi d'adapter la prise en charge thérapeutique.
[…]
Examen neurologique
[…]
Tonus actif, passif, axial et périphérique
L'évaluation du tonus reste une étape essentielle de l'examen clinique du nourrisson hypotonique abordant différents aspects. L'évaluation du tonus au repos commence par l'observation des postures de l'enfant et de sa gesticulation spontanée. Un nouveau-né se présente avec une hypertonie périphérique (membres repliés en hyperflexion) et une hypotonie axiale. En cas d'hypotonie sévère, les membres restent en extension dans le plan du lit avec un aspect d'abduction marquée des hanches de plus les membres ne se décollent que très peu, voire pas du plan du lit [10].
On évalue tout d'abord le tonus passif, correspondant à la résistance lors de la mobilisation passive d'un membre autour d'une articulation ; plusieurs tests peuvent être utilisés pour l'évaluer :
[…]
Enfin, le tonus actif est également évalué, correspondant au tonus exercé lors des mouvements contre la gravité.
[…]
Étiologies
L'hypotonie n'est pas un diagnostic spécifique mais plutôt un symptôme pouvant être associé à plus de 2 000 pathologies différentes [4]. L'incidence de l'hypotonie est difficile à évaluer en raison de la diversité des diagnostics associés. Cet article se concentre principalement sur les causes neurologiques, tout en soulignant que tout nourrisson présentant des signes de maladie peut présenter une hypotonie non spécifique, qualifiée d'hypotonie secondaire [27].
Étiologies aiguës
Les étiologies aiguës et transitoires constituent la première cause d'hypotonie néonatale et doivent être recherchées systématiquement. Parmi celles-ci figurent les infections, les hypoglycémies, les troubles électrolytiques, l'encéphalopathie anoxo-ischémique, les cardiopathies congénitales et les anomalies du métabolisme. Il est également crucial d'évaluer l'exposition prénatale aux toxiques et aux médicaments, qui peuvent être responsables de l'hypotonie néonatale. Par exemple, l'exposition au sulfate de magnésium en cas de prééclampsie peut entraîner une hypotonie transitoire [17]. Un examen clinique détaillé et complet est indispensable pour éliminer les pathologies extracérébrales telles que l'insuffisance cardiaque, les anomalies digestives, ainsi que les anomalies biologiques, notamment l'acidose, l'élévation du lactate ou de la lactate déshydrogénase (LDH), l'hyponatrémie, l'anémie, la dyscalcémie, l'hyperammoniémie et l'hypoglycémie. Il est donc recommandé de réaliser un bilan biologique minimal, dont le détail est présenté dans le Tableau 2.
Origine centrale
Les hypotonies d'origine centrale constituent la majorité des causes d'hypotonie représentant environ 75 % des étiologies. Au sein des hypotonies centrales, il existe une variété d'étiologies. La présence d'un retard global de développement, de crises épileptiques et de CPK normale est un indicateur fort en faveur d'une hypotonie d'origine centrale. L'encéphalopathie anoxo-ischémique reste un des premiers diagnostics à considérer en cas d'hypoxie, d'acidose et d'un score d'Apgar faible. Cette pathologie peut se manifester par une atteinte systémique en raison de l'anoxie touchant l'ensemble des organes [17].
Les autres étiologies semi-aiguës incluent les atteintes vasculaires centrales, que cela soit au niveau des hémorragies intraventriculaires et de la leucomalacie périventriculaire, en particulier chez le prématuré. On observe également des accidents vasculaires cérébraux, ischémiques ou hémorragiques, pouvant se manifester par une asymétrie du tonus ou des crises épileptiques focales.
[…]
Points essentiels
• L'évaluation d'un nouveau-né hypotonique repose sur un examen clinique global, rigoureux et répété.
• L'hypotonie peut présenter des degrés de sévérité très variables et être associée à une large gamme de diagnostics étiologiques.
• À l'issue de l'examen clinique, l'hypotonie doit être classée en fonction de sa localisation anatomique : centrale, périphérique ou mixte.
• Les premiers examens complémentaires visent à exclure les causes aiguës traitables, en particulier les infections et les troubles métaboliques ; les autres investigations sont réalisées en fonction du type d'atteinte identifié.
• Bien que de nombreux traitements étiologiques, notamment les thérapies géniques, aient émergé ces dernières années, ils ne concernent encore qu'une minorité des diagnostics liés à l'hypotonie.
La prise en charge repose principalement sur une approche pluridisciplinaire adaptée aux besoins de l'enfant.

https://www.em-consulte.com/article/1717963/diagnostic-d-une-hypotonie-du-nouveau-ne-et-du-nou

Nous espérons que ces informations vous seront utiles et nous restons bien entendu à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé.

L’Equipe des documentalistes de Questions-santé, 
Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.
Service Questions-santé
http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/

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