Janvier 2016

À l’ère où les écrans ont envahi nos vies et captent une grande partie de nos loisirs, nous avons tendance à délaisser le savoir-faire et les métiers manuels. Pourtant, connaître les outils, savoir s’en servir et apprendre les gestes pour fabriquer des choses par soi-même, sont des expériences d’une grande richesse, qu’il faut encourager. Faisons connaissance avec une association qui œuvre en ce sens et découvrons les bienfaits du travail manuel.

L’outil en main, avec les papis-mamies bricolos

L’association L’outil en main a pour but de transmettre le goût des métiers manuels et des techniques de fabrication aux jeunes de 9 à 14 ans. Dans les 140 ateliers disséminés un peu partout en France, tu peux découvrir et t’initier à des tas de métiers manuels : ébéniste, forgeron, vitrailliste, relieur, chocolatier, coiffeur, maçon, plombier, électricien, fleuriste…

Son originalité réside aussi dans le fait que ce sont des papis et des mamies qui lèguent leur savoir-faire aux jeunes générations. Ces bénévoles sont souvent des gens de métier à la retraite : Ils ont tous le désir et l’envie d’être passeurs de leur savoir-faire et d’initier les plus jeunes à des pratiques manuelles dans un cadre de loisirs, loin des contraintes de l’école.

Leur intention n’est pas de te former à une profession, mais de te faire découvrir différents métiers du bois, du métal, du jardin, de la mécanique…, de t’exercer à leur pratique, de t’apprendre les bons gestes, de développer ton habileté, et te donner le goût de faire toi-même un bel ouvrage dont tu pourras être fier (ou fière) !

Faire des choses avec nos mains nous apporte le juste équilibre

Les métiers manuels ne sont pas vraiment valorisés par la société occidentale qui oppose souvent le travail intellectuel au travail manuel. Ce cloisonnement, institué en partie par l’école, dénote un état d’esprit où le monde serait divisé entre les cerveaux d’un côté, et les manuels, de l’autre. Pourtant, si nous n’avons pas tous les mêmes dispositions à suivre de longues études, il est dommage que les programmes de formation nous enferment dans des cases dont il est difficile de sortir.

Par ailleurs, nos modes de vie citadins, virtuels et connectés aux écrans en tous genres, nous éloignent toujours plus du monde réel, de la matière, du faire. Pourtant, travailler la matière, la voir se transformer sous l’action de nos mains, connaître les outils, savoir les maîtriser, apprendre les bons gestes et la précision qui permettent de façonner du fer, de fabriquer un meuble, d’installer un réseau électrique, de réparer une canalisation, d’inventer de nouveaux chocolats, de créer des vitraux… sont des activités qui développent toutes sortes de compétences intellectuelles :

  • concentration et réflexion ;
  • sens de l’espace ;
  • calcul et géométrie ;
  • connaissance des lois physiques et de la chimie ;
  • inventivité et créativité, etc.

De plus, quand on réalise quelque chose de ses propres mains, outre le plaisir et la joie de voir les choses se transformer, on ressent énormément de satisfaction et on gagne en estime de soi !

Écrire à la main plutôt qu’au clavier améliore l’apprentissage de la lecture

Comme on l’a vu,  le travail manuel fait appel à la maîtrise du geste et mobilise aussi notre cerveau. Il en est de même pour l’écriture manuelle. Suite à l’abandon de l’écriture cursive dans certaines écoles primaires suédoises et américaines, remplacée par la frappe sur clavier numérique, des chercheurs ont voulu savoir si ce changement avait un impact sur les apprentissages.

En visualisant les zones du cerveau grâce à l’imagerie par résonnance magnétique (IRM), ils ont découvert qu’un enfant, qui apprend à écrire à la main, a plus de facilité pour apprendre à lire, que s’il écrit sur un clavier. Leur étude montre en effet que lorsqu’on lit, le cerveau trace virtuellement les lettres d’un texte. Il semble donc que la reconnaissance des caractères s’opère par la vue, mais aussi par le geste, comme si le cerveau simulait les mouvements de la main qui écrit. De même, cette étude recommande aux étudiants la prise de notes à la main, plutôt qu’au clavier, qui serait plus efficace pour mémoriser et réfléchir.

Tu l’auras compris, même dans l’apprentissage d’une activité manuelle ou gestuelle, on ne peut pas dissocier le corps d’un côté et l’esprit de l’autre ! Les deux sont très intimement liés et se nourrissent l’un de l’autre. Pour conclure, on peut dire que faire des choses avec ses mains, ça fait bouger les neurones et ça aide à se sentir bien dans son corps et dans sa tête !

Pour aller plus loin…

Un article du Radis vert, rédigé à partir des sources suivantes :

L’outilenmain.fr ; franceinter.fr ; huffingtonpost.fr ; laviedesidees.fr ; digital-society-forum-orange.com