Juin 2014

Une étude réalisée par des chercheurs américains et publiée dans la revue « Psychological science » montre que la prise de photos pour se souvenir d’un objet ou d’un lieu ne facilite pas la mémoire et produit même l’effet inverse !

Photographier un objet n’aide pas à s’en souvenir    

Pour mener cette étude, il a été demandé à un groupe d’étudiants de photographier des œuvres dans un musée, tandis qu’un autre groupe regardait les mêmes œuvres sans les photographier. Le lendemain, les souvenirs des étudiants ont été testés et il s’est avéré que ceux qui n’avaient pas pris de photo avaient un bien meilleur souvenir des œuvres, que ceux qui les avaient mitraillés sans prendre le temps de les observer.

 Apprendre à regarder pour se souvenir

Ces résultats révèlent que l’œil de l’appareil photographique, qui enregistre et stocke une image de manière automatique, ne fonctionne pas comme l’œil humain. Ce dernier a en effet besoin d’interagir avec le cerveau pour emmagasiner une information et la ranger dans un coin de notre mémoire afin de s’en souvenir. Autrement dit, pour mieux se souvenir d’une image, il faut apprendre à regarder, à observer les choses de manière active et ne pas se contenter d’appuyer sur un bouton !

Comment fonctionne notre mémoire visuelle ?       

Face aux millions d’images que nous percevons tous les jours, notre cerveau en sélectionne certaines et les enregistre, mais ne peut retenir la plupart d’entre elles.
Nous avons plus de facilité à nous souvenir d’une image lorsqu’elle nous étonne par ses formes, ses couleurs, sa lumière, son mouvement. Notre mémoire visuelle dépend aussi beaucoup de l’importance qu’on accorde à une information, à son sens et aux émotions qu’elle déclenche. Par exemple, tu seras beaucoup plus réceptif à l’image d’un basketteur si tu t’intéresses à ce sport. De même, tu te souviendras beaucoup mieux d’une image si elle produit chez toi un sentiment fort comme le rire, la colère, la tristesse…

Sais-tu qu’il existe 5 systèmes de mémoire ?    

Si tu n’es pas physionomiste et que tu peines à te remémorer les visages, les objets ou les lieux, tu peux te rattraper en t’appuyant sur les autres sens de ta mémoire perceptive : l’audition,  le toucher, l’odorat et le goût.

Et en plus de cette mémoire perceptive, il existe 4 autres formes de mémoire que sont :

  •  la mémoire sémantique qui stocke toutes les connaissances que nous apprenons et dessine une carte mentale du monde, tel que nous nous le représentons ;
  • la mémoire épisodique qui enregistre un événement bien localisé dans l’espace et le temps : par exemple, tu vas te souvenir d’une fête qui s’est passée le jour de tes 11 ans, dans la maison de tes grands-parents ;
  • la mémoire procédurale qui se souvient des mouvements et des habiletés : par exemple, tricoter, conduire une voiture, faire du vélo ;
  • la mémoire de travail qui est une mémoire à court terme et permet par exemple de retenir un numéro de téléphone le temps de le composer ou de garder en mémoire une liste de courses à effectuer.

 

Pour aller plus loin...

Un article du Radis Vert, rédigé à partir des sources suivantes :

TV5.org ; wikiédia.org ; neur-one.fr ; éduscol ; mcgill.ca

Les images proviennent de Fotolia et de Wikipédia.