La compagnie des animaux : un vrai phénomène

Dans les sociétés occidentales, développées et urbanisées, les animaux de compagnie sont devenus un véritable phénomène de société. La France est un des pays qui en possède le taux le plus élevé par habitant. Les chiens et les chats sont en tête de ce  palmarès hexagonal. A croire que nous préférons parfois la relation avec nos animaux qu’avec nos semblables. C’est du moins ce que certaines études démontrent...
Bruce R. Fogle, praticien vétérinaire exerçant en Angleterre, a tenté de clarifier nos liens affectifs avec ces animaux : " Les animaux familiers assurent une forme irrationnelle d'attachement qui est calmante et rassurante. Ils donnent une surabondance d'amour sous une forme qui n'a existé que dans notre première enfance, oubliée depuis longtemps, quand la mère, pendant les premiers mois de la vie, représentait la consolation et la protection. Cet attachement instinctif, dans lequel l'animal n'est pas seulement un objet à soigner sinon un donneur de soins extra-humains, est à l'origine des sentiments de réconfort, de sécurité et de fidélité qu'éprouvent de nombreux propriétaires dans leurs rapports avec leur chien ou chat ".
L'animal de compagnie est donc une présence rassurante ; il rompt la solitude et l'isolement social. S’occuper d’un animal,  oblige à respecter les rythmes naturels de son cycle de vie, ainsi que ses besoins d'exercice, de communication et d'alimentation ; c’est aussi conserver  un lien avec la nature.
En 2013, la valeur du marché mondial des animaux de compagnie est estimée à 53 milliards d'euros.

Sources :

La louve Kamala

Pierre Jouventin, a passé 5 ans en famille avec une louve (de 1975 à 1980), dans son petit appartement de Montpellier.  Il raconte dans son livre "Kamala, une louve dans ma famille", cette expérience des plus singulières. Cet éthologue n’était pas destiné à « recueillir » kamala. Mais parce qu’il travaille sur les animaux sauvages, le directeur du zoo de Montpellier pense à lui pour l’adoption d’une petite louve. Pierre Jouventin sait que même s'il est possible d'élever un loup, ce ne sera pas facile, car c’est un animal sauvage au comportement social bien particulier. Les anecdotes du livre révèlent un animal communicatif, solidaire, affectif et altruiste.

Pour en savoir plus :

  • Kamala, une louve dans ma famille. Pierre Jouventin. - Flammarion, 2013. Cote Bibliothèque : BA2 JOUVP

Des chats et des hommes

Le lien étroit entre l'homme et le chat dure sans doute depuis 10 000 ans (à Chypre, un chat sauvage a été enterré avec un homme à cette période). Grâce aux découvertes archéologiques, il est prouvé que les chats ont été attirés dans les anciens villages par la présence de rongeurs dans les stocks de céréales, conséquence du développement de l’agriculture et de la sédentarisation. Les chats ne provoquant aucun dégât important, l'homme ne les a pas repoussés. Il est même possible qu'il les ait encouragés à demeurer dans les villages... Certaines caractéristiques morphologiques ont probablement aussi favorisé leur «adoption» par l'homme : grands yeux, petite tête, front haut et arrondi (pensez au chat dans Shrek…). Les Hommes ont peut-être trouvé les chatons « mignons » et attachants. Ils les auraient alors capturés pour les élever chez eux. C’est la première étape de l'apprivoisement. À l’origine, l’association de l’homme et du chat repose donc sur des intérêts communs : l’homme a besoin d’un chasseur pour préserver ses récoltes tandis que le chat dispose de proies faciles à repérer et de nourriture fournie par l’homme. Cette relation a cependant évolué et aujourd'hui, l'humain y trouve un intérêt affectif et fournit gîte et couvert sans contrepartie.

Source :

Humains / chiens : une relation gagnant gagnant ?

Plus de 30 000 ans de relation, au départ le loup, puis le chien… L’homme et le loup, tous deux prédateurs et chassant de grandes proies, remplissaient à peu près la même fonction dans les écosystèmes. Les hommes utilisent leurs mains et leur cerveau pour fabriquer des armes et des pièges mais, contrairement au loup, n’ont pas de crocs et ne courent pas assez vite pour capturer les proies. Les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique ont donc vu assez rapidement l'utilité de s'entourer de loups. En revanche, quel est l'intérêt pour le loup ? Sans doute aucun…
Comme le dit Pierre Jouventin, "le loup s’est fait truander mais le chien lui aussi a truandé l’homme en quelque sorte. Il n’y a plus que 200 000 loups dans le monde mais il y a 5 milliards de chiens. On peut se dire que le chien s’est assuré sa place en manipulant l’homme. Il est nourri, logé, et il est hyper abondant. Et pourtant son rôle de départ a disparu, très peu de chiens aident leur maître à la chasse ou les défendent contre des prédateurs."

Sources :