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Augmentation continue lipase

Question

Bonjour, j'ai déclaré le 26 août 2025 une pancréatite aigüe bénigne, mais ni l'échographie, scanner et bilan sanguin n'indiquent de causes, d'où le fait que depuis 1 mois maintenant les lipases ne cessent de monter (actuellement 10 x le.max 600 au lieu de 60) avec douleurs nocturnes insomniantes. Quelle en serait la cause et combien de temps cela peut il encore durer ?

Réponse

Bonjour,

Vous souffrez de pancréatite aiguë bénigne depuis le 25 août. Votre taux de lipase ne cesse d’augmenter. Vous nous demandez conseil.

Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre service mais nous vous rappelons que Questions-santé est un service documentaire animé par des documentalistes. C’est pourquoi, comme indiqué sur notre portail, nous ne pouvons donner d’interprétation des examens médicaux quels qu’ils soient, ni donner d’avis médical.

Cependant et afin d’enrichir le dialogue avec votre médecin, nous vous proposons les informations générales suivantes.

Le Dictionnaire de l’Académie Nationale de Médecine indique la définition suivante pour lipase pancréatique l.f.

Anglais : pancreatic lipase
Enzyme principal responsable de l’hydrolyse des triglycérides alimentaires en acides gras et monoglycérides.
Elle est sécrétée dans le suc pancréatique sous forme active dont la quantité délivrée dans le duodénum est surabondante puisqu’il faut que sa sécrétion soit réduite de plus de 90 % pour qu’une stéatorrhée apparaisse. La lipase pancréatique n’est active qu’à pH neutre, et inactive, voire rapidement détruite à pH inférieur à 4 ; elle requiert que son substrat soit présent à une interface huile/eau en présence de colipase et de sels biliaires. Elle est contenue dans les extraits pancréatiques pharmaceutiques qui sont la thérapeutique substitutive de l’insuffisance pancréatique exocrine. La teneur du sérum en lipase s’élève en cas de cytolyse pancréatique notamment au cours de la pancréatite aigüe.

http://dictionnaire.academie-medecine.fr/search/results?titre=lipase%20pancr%C3%A9atique

Afin de mieux comprendre la pathologie, nous vous suggérons la lecture du dossier très complet Pancréatite aiguë de la Société Nationale Française de Gastro-Entérologie :

[…]
La pancréatite aiguë est l’inflammation aiguë du pancréas. Elle s’installe en quelques heures, voire quelques jours et peut régresser spontanément, dans 80 % des cas. En revanche, la pancréatite sévère - souvent liée à de la nécrose du pancréas ou de la graisse autour du pancréas - met en jeu le pronostic vital. Lorsque l’inflammation persiste, à l’origine de lésions irréversibles du pancréas, on parle de pancréatite chronique.
Le pancréas est un organe, une glande, qui a deux fonctions principales : une fonction endocrine qui régule le niveau de sucre dans le sang via la synthèse d’hormones (insuline, glucagon et somatostatine…) et une fonction exocrine avec la fabrication d’enzymes essentielles à la digestion des lipides, des protides et des glucides.
Ces enzymes digestives (trypsine, amylase, lipase, chymotrypsine, élastase, exopeptidases, etc.), sont synthétisées et excrétées sous une forme inactivée. Elles ne sont actives qu’une fois parvenues dans le tube digestif et vont « digérer » les différents nutriments. Au cours de la pancréatite aiguë, il existe une activation prématurée et inadaptée des enzymes pancréatiques dans les canaux pancréatiques, au sein même de la glande. Ces enzymes activées attaquent, « digèrent » la glande pancréatique elle-même et provoquent son inflammation. Cette digestion peut soit s’étendre à la graisse située autour du pancréas et former des coulées de nécrose de graisse, soit provoquer de la nécrose de la glande pancréatique (en partie ou totalement) si l’inflammation est importante.
[…]
Quelles sont les causes ?
Calculs biliaires et alcoolisme chronique, deux causes principales de la pancréatite aiguë
Dans près de 70 % des cas, les calculs biliaires et l’alcoolisme chronique sont impliqués dans la survenue d’une pancréatite aiguë.
Les calculs biliaires (lithiases) sont responsables de 40 % des pancréatites aiguës. Il s’agit de calculs dans la vésicule qui migrent dans la voie biliaire principale (entre la vésicule biliaire et le pancréas) ou canal cholédoque. 
[…]
La forte consommation d’alcool, dans un contexte d’alcoolisation chronique, est impliquée dans 30 % des pancréatites aiguës. Plus les quantités d’alcool absorbés sont importantes sur une longue période (au-delà de 10 ans), plus le risque est élevé, c’est à dire à partir de 100 à 150 g d’alcool pur par jour chez l’homme (> 10 verres de vin par jours) et une quantité moindre chez la femme. L’alcool a une toxicité directe sur les cellules pancréatiques qui fabriquent les enzymes pancréatiques (cellules acinaires).
[…]
Parmi les autres facteurs de risque de pancréatite aiguë figurent des maladies qui provoquent des taux élevés de calcium dans le sang, des hypertriglycéridémies sévères au delà de 10 g/L, des anomalies génétiques, ou ayant une origine auto-immune.
Beaucoup plus rarement, certains médicaments peuvent provoquer des pancréatites souvent bénignes (inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine en cardiologie, immunosuppresseurs azathioprine et 6-mercaptopurine, diurétique furosémide, antidiabétiques sulfamides, antiépileptique valproate de sodium, etc.).
Une origine infectieuse est possible, par de parasites (dans les pays asiatiques) ou de virus (oreillons, essentiellement chez l’enfant). La cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) peut également se compliquer de pancréatite aiguë (risque inférieur à 5 %).
Signes d'alarmes
Une douleur abdominale épigastrique, intense et lancinante
Une douleur intense, insupportable et permanente, dans la partie haute de l’abdomen (région épigastrique lien sur le dessin) est le symptôme prédominant. Elle irradie dans le dos dans 90 % des cas et souvent vers l’hypochondre gauche. Elle s’accompagne de nausées, et de vomissements (70-90 % des cas). La position en « chien de fusil » soulage partiellement les malades.
Cette douleur intense survient brutalement, en quelques minutes ou heures. Dans les pancréatites graves, des signes de choc peuvent être vus signant une urgence vitale et nécessitant une admission en réanimation : tachycardie, hypotension, respiration saccadée et superficielle. La température corporelle peut augmenter jusqu’à 38,5°C (80 % des cas), en cas de pancréatite nécrosante.
Une infection doit être suspectée lorsqu’une fièvre s’installe et que l’état du malade s’aggrave, alors même que les symptômes initiaux de la pancréatite ont commencé à disparaître. 
Des signes neuropsychiatriques (troubles confusionnels et désorientation temporo-spatiale) ou une altération de la conscience sont moins fréquents (20 % des cas). 
A la palpation, l’abdomen est sensible et les muscles de la paroi abdominale sont durs.
Une prise de sang confirme le plus souvent un syndrome inflammatoire associant un taux de protéine C-réactive (CRP) augmenté ainsi qu'une hyperleucocytose (globules blancs en excès). Le taux de l’enzyme pancréatique (lipase) s’élève anormalement dans le sang dans les premiers jours de la maladie pour revenir ensuite à la normale. Un syndrome douloureux abdominal aigu, intense, couplé à une élévation de la lipasémie (supérieure à trois fois la normale dans les premières 48 heures) signe le diagnostic de pancréatite aiguë.
La pancréatite aiguë peut être non grave, grave d’emblée ou s’aggraver plusieurs jours ou semaines après les premiers symptômes.

https://www.snfge.org/grand-public/maladies-digestives/pancreatite-aigue

Enfin, nous vous proposons également la lecture de la fiche des Laboratoires Eurofins Biomnis intitulée Lipase

VARIATIONS PATHOLOGIQUES
Pancréatite aiguë :
Une augmentation de la lipasémie (au moins supérieure à 3 fois la limite supérieure des valeurs usuelles) est un bon argument diagnostique en faveur d’une pancréatite aiguë. Dans ce contexte, la lipasémie s’élève entre 8 et 30 heures après le début de la douleur, est maximale entre la 24e et la 48 e heure (environ 15 à 20 fois la limite supérieure des valeurs normales) et se normalise en 5 à 10 jours.
[…]
Autres causes d’élévation de la lipasémie :
- Pancréatites chroniques et cancers du pancréas. 
- Pathologies abdominales obstructives, inflammatoires ou d’origine traumatique ou inflammations d’organes proches du pancréas : perforation ulcéreuse, occlusion intestinale haute, infarctus mésentérique, obstruction des voies biliaires, péritonites…
- Insuffisance rénale aiguë ou chronique.
- Sujets alcooliques.
- Patients souffrant de diabète acidocétosique.

https://www.eurofins-biomnis.com/referentiel/liendoc/precis/LIPASE.pdf

En tant que service documentaire, nous ne pouvons aller plus loin dans notre réponse. Nous vous conseillons d’interroger le spécialiste qui vous suit afin qu’il puisse vous donner un avis médical pertinent en toute connaissance de votre dossier médical.

Nous restons bien entendu à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé.

L’Equipe des documentalistes de Questions-santé, 
Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.
Service Questions-santé
http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/

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