Novembre 2014

Le marché des vêtements intelligents est en pleine croissance grâce aux innovations technologiques. Outre les vêtements qui isolent et résistent aux températures extrêmes et aux flammes, ceux qui chauffent ou rafraichissent, il existe aussi des textiles qui changent de couleurs selon son humeur, qui s’illuminent dans l’obscurité, et surtout des vêtements communicants.

On appelle textile intelligent un textile qui communique avec son environnement ou avec la personne qui le porte. Les vêtements communicants trouvent des applications dans plusieurs domaines (sport, santé, sécurité, armée, industrie, ameublement…) et nous fournissent des informations pour nous rendre des services : optimiser nos performances sportives, s’hydrater correctement, éviter les malaises, géolocaliser une personne, détecter une chute, prévenir qu’un enfant a de la fièvre.

Dans le domaine du sport

Les wearable technologies (ou technologies portables) s’appliquent de plus en plus au sport. Par exemple, des battes de baseball ou des raquettes de tennis connectées enregistrent les mouvements du sportif pour lui permettre de s’améliorer en analysant ses gestes.

Les vêtements de sport équipés de microcapteurs vont bientôt pouvoir renseigner les sportifs sur leur déplacement, leur vitesse, leur localisation et leur rythme cardiaque.

Un tee-shirt équipé de capteurs peut recueillir et analyser la quantité et la qualité de sueur, puis renvoyer les résultats sur un smartphone. Au fur et à mesure qu’un buvard s’imprègne de sueur, un signal électrique informe de la quantité d’eau perdue en un temps donné en allumant une diode.

Un autre capteur mesure le type de transpiration en fonction de la concentration en potassium, calcium et sodium qu’elle contient. En combinant ces données, on peut déterminer le niveau de fatigue du sportif. Ce dernier peut savoir quelle quantité d’eau il devra récupérer après l’effort et quel type de boisson lui apportera l’énergie dont son organisme a besoin pour mieux récupérer.

Dans le domaine de la sécurité

Les travaux sur ces vêtements viennent des métiers à risque, comme les pompiers, qui ont besoin de connaître leur niveau de fatigue et de stress pour mieux évaluer le temps de leurs missions.

Une cagoule intelligente intègre des capteurs physiologiques qui recueillent la température de peau, la température de cagoule, la fréquence cardiaque, le taux d’oxygène dans le sang, la mobilité ou l’immobilité d’un pompier dans un caisson de feu. Un boîtier (faisant office de cerveau) contient une carte électronique composée d’un connecteur de capteurs, un microprocesseur qui calcule et traite les informations, une puce GPS, un composant radiofréquence pour transmettre les informations, un accéléromètre qui capte les mouvements et envoie un signal de détresse après 20 secondes d’immobilité.

Dans le domaine de la santé

Si la recherche dans le secteur des loisirs et des sports est très dynamique, de nombreux usages sont envisagés dans le domaine de la santé : des textiles sont équipés de microcapsules pouvant contenir un médicament ou un répulsif contre les moustiques ; des pansements permettent de stopper une hémorragie ; des tee-shirts réussissent à filtrer les UV pour se protéger des coups de soleil ; une société française développe actuellement des vêtements capables de détruire les bactéries, notamment dans les blocs opératoires des hôpitaux, pour réduire les maladies nosocomiales.

Ces vêtements intelligents peuvent aider les personnes qui souffrent de troubles cardiaques en les alertant de l’arrivée prochaine d’une crise cardiaque et en envoyant une alerte sur une plateforme médicalisée ou un médecin.

Et demain ?

Tout comme avec les nanotechnologies et la manipulation de la matière à l’échelle atomique, il faut rester prudent avec le principe de microencapsulation. Cette technique, qui consiste à emprisonner de très petites particules d’un principe actif dans une membrane pour être ensuite libéré,  pourrait avoir un impact néfaste sur notre santé car les microparticules passent dans le sang et peuvent affecter nos organes.

La prochaine étape en matière de vêtement intelligent est de rendre le capteur le plus petit possible pour l’encapsuler dans la fibre : le tissu lui-même deviendra le capteur. Des chercheurs travaillent par exemple sur des vêtements en nanofibres munies de propriété piézo-électriques, qui permettraient de recharger un téléphone mobile ! D’autres élaborent des vêtements dépolluants ou qui se comporteraient comme des écrans contre la pollution ambiante. Ces textiles du futur n’en sont qu’à leurs débuts et nous promettent bien des surprises !

Pour aller plus loin…

Un article du Radis vert, rédigé à partir des sources suivantes :

Textiletechno.ca ; Franceinfo.fr ;  Futuremag.fr ; maisondesexceptions.com ; crossmedia.fr ; latribune.fr ; proximamobile.fr