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Arthrose

Question

Bonjour, voilà je sais que j'ai de l'arthrose aux dernières vertèbres ce qui occasionnent des douleurs dès que je suis couchée (la nuit). La journée, je n'ai pratiquement pas mal et je peux faire des exercices sportifs (car j'aime cela) sans douleur mais qui occasionnent une nuit + douloureuse au niveau de la hanche. Ma question : dois-je quand même faire du sport et tant pis si j'ai + mal la nuit ?

Réponse

Bonjour,

Vous avez de l’arthrose qui occasionne des douleurs en position couchée. Vous faites du sport la journée, sans douleur, mais cela occasionne une augmentation des douleurs la nuit au niveau de la hanche. Vous demandez si vous devez quand même faire du sport.

A titre d’information générale, nous vous invitons à lire cet extrait d’un article de la Revue médicale suisse, Activités physiques – sport et arthrose :

Pratique sportive en cas d’arthrose avérée
[…]
La tolérance des patients arthrosiques à l’activité sportive est dépendante de plusieurs facteurs. Des études épidémiologiques cliniques ont bien suggéré que certaines arthroses pouvaient rester stables dans le temps, tandis que d’autres progressaient rapidement.11 Le grade arthrosique est bien entendu un élément essentiel. Une arthrose de grade 4, particulièrement aux membres inférieurs, sera source de douleurs, tuméfaction et gêne quel que soit le sport. Pour les grades 1 à 3, l’absence de corrélation entre le grade et la symptomatologie rend l’affirmation plus difficile. Certains athlètes peuvent ainsi poursuivre leur pratique sportive sans limitation malgré une arthrose de grade 2 ou 3, tandis que d’autres, qui pratiquent le même sport, doivent stopper leur activité en raison de douleurs liées à une arthrose de grade 1 impliquant la même articulation.26

La localisation de l’arthrose revêt pour sa part une importance considérable selon le type de sport pratiqué. En effet, un patient présentant une coxarthrose modérée ne sera que peu dérangé dans la pratique du golf, mais aura une gêne plus marquée à la course à pied. Inversement, une arthrose du poignet handicapera le tennisman, mais pas le footballeur.26,27 Cette gêne sera d’autant plus importante que le sport sera source d’impacts et de contraintes en torsion sur l’articulation lésée. Ainsi, une lésion arthrosique aura moins de répercussion sur des sports à faibles impacts tels que la natation, le cyclisme ou l’aviron, que sur des activités telles que le basket-ball, les sports de contact ou le tennis.

Un matériel adéquat, permettant une absorption des chocs (chaussures, terrain, raquettes), est préconisé dans le but de diminuer la charge imposée aux articulations.4 Dans le même but, il semble essentiel que le patient ait de bonnes connaissances techniques de l’activité sportive pratiquée, en particulier dans les sports à impacts. Débuter un tel sport chez un patient arthrosique, surtout si cette activité requiert des qualités techniques importantes, peut s’avérer problématique. Il semble donc adéquat de proposer des sports à faibles impacts et contraintes articulaires, dans l’idéal pratiqués de longue date et avec une technique appropriée.

La littérature actuelle ne permet pas de conclure quant à un éventuel risque de progression d’une arthrose préexistante en cas de poursuite de la pratique sportive.28 Par ailleurs, à notre connaissance, aucune étude n’a évalué l’impact de l’arthrose sur l’activité sportive en fonction de l’intensité, de la durée et de la fréquence du sport pratiqué. La question de la poursuite des différents types de sport en compétition avec une arthrose avérée, n’est également pas encore résolue. Celle-ci est toutefois probablement en lien avec les charges imposées à l’articulation lésée, et donc liée au type de sport et à la localisation de l’arthrose. Ainsi, la poursuite de la compétition d’un sport à faibles impacts (tel que le golf ou le curling) est plus probable que pour un sport entraînant de fortes contraintes (tel que le basket-ball ou le tennis).

Au final, le patient arthrosique peut être encouragé à poursuivre son activité sportive, tant que cette dernière n’entraîne pas de douleurs. Il est par contre recommandé aux patients pratiquant des sports à risque de traumatisme articulaire de changer d’activité sportive (tableau 2).28 Cette dernière devrait idéalement permettre un maintien des amplitudes articulaires et de la force musculaire, avec un minimum d’impacts et de contraintes en torsion sur les articulations arthrosiques.4

Tableau 2. Sports recommandés ou non en cas d’arthrose avérée
* Controversé.

Prise en charge de l’arthrose par des programmes d’exercices structurés

Il est communément accepté que des exercices thérapeutiques structurés effectués une à trois fois par semaine produisent un effet bénéfique sur la douleur et la fonction lors d’arthrose (en particulier gonarthrose) avérée.28,29 De même, ils préviennent les attitudes vicieuses et pourraient selon certains auteurs ralentir la vitesse de progression de l’arthrose en améliorant la force et la proprioception,17 ainsi qu’en jouant un rôle anti-inflammatoire par «stimulation» de l’interleukine-10 localement au niveau articulaire.30 Ces exercices structurés peuvent comprendre de nombreuses modalités. Des activités aérobies telles que la marche, le nordic walking, l’aquafitness ou le cycloergomètre sont proposées à raison de 30 à 60 minutes par séance, avec pour but l’amélioration de la condition physique globale. Des exercices de stretching et de renforcement musculaire global sont fréquemment associés aux activités aérobies, ou sont prescrits de manière plus segmentaire sur les muscles entourant l’articulation arthrosique. Ils peuvent comprendre alors un travail musculaire isométrique, isotonique ou isocinétique, voire une combinaison de ces différents modes d’action, en fonction des déficits mis en évidence et de l’effet recherché (stabilisation, proprioception, endurance, force pure). Il est conseillé de débuter autant que possible les exercices en analytique (ciblés sur les déficits segmentaires mis en évidence), puis de les orienter rapidement à visée fonctionnelle. Ils devront également rester indolores afin d’éviter une sidération musculaire.31

En collaboration avec le patient, il convient au médecin de définir les buts d’un programme d’exercices structurés, en fonction des déficits mis en évidence et de l’impact que l’amélioration de ces derniers peut avoir sur la qualité de vie et la symptomatologie décrite. Afin d’être le plus fonctionnel possible, le programme devra être régulièrement réévalué et adapté selon l’évolution des plaintes et les besoins du patient.

https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2012/revue-medicale-suisse-332/activites-physiques-sport-et-arthrose

En tant que service documentaire, nous ne pouvons aller plus loin dans notre réponse. Nous vous suggérons d’en parler avec votre rhumatologue afin d’avoir un avis médical pertinent en toute connaissance de votre dossier médical.

Nous restons bien entendu à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé.

L’Equipe des documentalistes de Questions-santé,
Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.
Service Questions-santé            
http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/

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