Questions-Santé Un service de la Cité de la santé

Toutes les questions

Questions-santé vous apporte une réponse documentaire dans le domaine de la santé dans un délai de 72h (du mardi au samedi)
Nous vous invitons à interroger l’ensemble des réponses que nous avons déjà rédigées ou l’un des dossiers thématiques que nous avons élaborés. Si vous n’avez pas trouvé de réponse adaptée à votre demande, n’hésitez pas à poser votre question sur notre formulaire (en bas de page)

 

Morel Lavallée

Question

Cela fait 7 ans qu'on m'a diagnostiqué un Morel Lavallée, j'ai fait faire 3 ponctions mais j'ai toujours mal. Est-ce qu'on peut faire une intervention chirurgicale ?

Réponse

Bonjour

Vous souffrez du syndrome de Morel-Lavallée. Malgré trois ponctions, vous souffrez toujours. Vous nous demandez s’il est possible d’avoir recours à la chirurgie.

Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre service mais nous vous rappelons que Questions-santé est un service documentaire animé par des documentalistes. C’est pourquoi, comme indiqué sur notre portail, nous ne pouvons donner d’avis médical.

Cependant et afin d’enrichir le dialogue avec votre médecin, nous vous proposons les informations générales suivantes.

Tout d’abord, le site La Médecine du sport indique dans l’article La pathologie prépatellaire, des problématiques diverses une description et les traitements de ce syndrome :

[…]
Le syndrome de Morel-Lavallée
Il porte le nom d’un célèbre chirurgien du XIXe siècle, Victor-Auguste- François Morel-Lavallée qui a laissé derrière lui de nombreuses publications chirurgicales, particulièrement dans le domaine traumatologique (encadré 1) .
[…]
Description
Le syndrome de Morel-Lavallée est une collection séreuse située entre la graisse hypodermique et le plan des fascias sous-jacent à la suite d’un clivage d’origine traumatique. La localisation rotulienne est la plus fréquente, mais elle existe également au niveau du coude, de la face externe de la hanche et du dos. Le cisaillement des fascias et des petits éléments fibreux de cohésion de la graisse associée à l’interruption des plexus vasculaires hypodermiques entraîne la création d’une cavité virtuelle qui se remplit progressivement de sang ou de lymphe et qui peut contenir des lobules graisseux disséqués. Le volume peut être impressionnant. Une réaction inflammatoire secondaire peut aboutir à la formation d’une pseudo-capsule. À la phase constituée, la lésion se présente souvent comme une masse indolore compressible (Fig. 2).
Diagnostic, évolution et traitement
L’échographie fait facilement le diagnostic. Au stade aigu, il s’agit d’un véritable hématome qui éventuellement à la phase chronique peut être entouré d’une coque fibreuse. Parfois, cette poche disparaît spontanément, mais souvent des ponctions sont nécessaires. Bien souvent, il persiste pendant de longues semaines une granulation sous-cutanée avec une douleur qui gêne ou empêche la position à genoux.
La résonance magnétique visualise parfaitement cet épanchement, elle n’est pas plus performante que l’échographie qui doit être préférée. L’épanchement peut persister des mois et récidiver malgré des ponctions itératives.

https://www.lamedecinedusport.com/traumatologie/la-pathologie-prepatellaire-des-problematiques-diverses/

Le syndrome de Morel-Lavallée est mentionné dans l’article Pathologie périarticulaire de hanche – du traité de l’Encyclopédie médico chirurgicale Appareil locomoteur (Editions Elsevier Masson)

[…]
Pathologie périarticulaire latérale
[…]
Épanchement de Morel-Lavallée
L'épanchement de Morel-Lavallée est un volumineux hématome post-traumatique diffusant dans le plan sous-cutané, secondaire à une véritable fracture du tissu cellulograisseux. La région trochantérienne, très exposée en cas de chute, est un site préférentiel de ces épanchements qui peuvent être ponctionnés ou drainés lorsqu'ils sont collectés. Ils peuvent laisser une lame de décollement sous-cutané, en dehors du plan du grand glutéal et du fascia lata qu'il ne faut pas confondre avec la bourse trochantérienne superficielle.
H. Bard, V. Vuillemin. Pathologie périarticulaire de hanche. EMC - Appareil locomoteur 2020;35(1):1-18

https://www.em-consulte.com/article/1422100/pathologie-periarticulaire-de-hanche

Enfin, un article de la revue Emergency Radiology décrit les différents traitements possibles des lésions de Morel Lavallée : 

Bonilla-Yoon, I., Masih, S., Patel, D.B. et al. The Morel-Lavallée lesion: pathophysiology, clinical presentation, imaging features, and treatment options. Emerg Radiol 21, 35–43 (2014).

The Morel-Lavallée lesion: pathophysiology, clinical presentation, imaging features, and treatment options
Abstract
Morel-Lavallée lesions are posttraumatic hemolymphatic collections related to shearing injury and disruption of interfascial planes between subcutaneous soft tissue and muscle. We review the pathophysiology of Morel-Lavallée lesions, clinical presentation, and potential sites of involvement. Magnetic resonance imaging (MRI) is the modality of choice for characterization. We present the MRI classification and highlight the key imaging features that distinguish the different types, focusing on the three most common: seroma, subacute hematoma, and chronic organizing hematoma. Potential mimics of Morel-Lavallée lesions, such as soft tissue sarcoma and hemorrhagic prepatellar bursitis, are compared and contrasted. Treatment options and a management algorithm are also briefly discussed.
[…]
Management of Morel-Lavallée lesions
The treatment for Morel-Lavallée lesions depends on the stage at which the lesion is detected. Management options include compression banding, aspiration, or incision and evacuation, with or without injection of sclerosing agents [474253]. Potential sclerosing agents include doxycycline, erythromycin, alcohol, bleomycin, tetracycline, and talc. Synthetic glue has also been used with satisfactory results [54]. Dawre et al. proposed a treatment algorithm based on the acuity of the lesion, as follows [42].
For acute lesions with closed or no underlying fracture, conservative treatment with compression banding, with or without sclerotherapy, could first be attempted, with subsequent percutaneous drainage for lesions that do not resolve with compression banding alone. If there is no resolution with percutaneous drainage or the initial lesion is associated with an underlying open fracture, then open debridement is indicated.
For chronic lesions, initial attempt at treatment should include percutaneous drainage with sclerotherapy. Treatment of chronic lesions without sclerotherapy may result in a recurrent postoperative hematoma, with the potential of secondary infection [55]. Persistent lesions may then require surgical debridement and primary closure and compressive therapy, with or without repeat sclerotherapy. Lesions that fail this treatment or infected lesions require open drainage and secondary closure. Lesions with associated perineal lacerations have a higher morbidity and mortality and may require repeated debridement, vacuum sealing drainage, skin grafting, reconstruction of genitalia, and anoplasty [56].
Conclusion
Morel-Lavallée lesions are closed degloving-type injuries that result in posttraumatic hemolymphatic effusions, classically described at the thigh, although they may be seen at other sites, such as the knee, calf, and lumbar regions. The severity of the traumatic process leading to the formation of a Morel-Lavallée lesion, as well as the acuity and the ensuing inflammatory reaction, are the main pathophysiologic factors determining its appearance on MRI. The collections can present acutely as a seroma/hematoma, subacutely as an early or late hematoma, or later in the time course as a chronic organizing hematoma. The evolution of the blood products, fat content, and formation of granulation tissue are important determinants of the late/chronic appearance of Morel-Lavallée effusions. Other subcutaneous posttraumatic or neoplastic lesions can appear similar in appearance to a Morel-Lavallée lesion, such as bursitis and some soft tissue sarcomas. Treatment is different for acute versus chronic lesions and options include compression banding, aspiration, or incision and evacuation, with or without injection of sclerosing agents.

https://link.springer.com/article/10.1007/s10140-013-1151-7

Traduction DeepL :

La lésion de Morel-Lavallée : physiopathologie, présentation clinique, caractéristiques d'imagerie et options thérapeutiques
Résumé
Les lésions de Morel-Lavallée sont des collections hémolymphatiques post-traumatiques liées à des lésions de cisaillement et à la rupture des plans interfaciaux entre les tissus mous sous-cutanés et les muscles. Nous passons en revue la physiopathologie des lésions de Morel-Lavallée, la présentation clinique et les sites potentiels d'atteinte. […] Les options thérapeutiques et un algorithme de prise en charge sont également brièvement discutés.
Prise en charge des lésions de Morel-Lavallée
Le traitement des lésions de Morel-Lavallée dépend du stade auquel la lésion est détectée. Les options de prise en charge comprennent le cerclage par compression, l'aspiration ou l'incision et l'évacuation, avec ou sans injection d'agents sclérosants [4, 7, 42-53]. […]
Pour les lésions aiguës avec une fracture fermée ou sans fracture sous-jacente, un traitement conservateur avec une bande de compression, avec ou sans sclérothérapie, peut être tenté en premier lieu, avec un drainage percutané ultérieur pour les lésions qui ne se résorbent pas avec la bande de compression seule. S'il n'y a pas de résolution avec le drainage percutané ou si la lésion initiale est associée à une fracture ouverte sous-jacente, un débridement ouvert est indiqué.
Pour les lésions chroniques, la première tentative de traitement doit comprendre un drainage percutané avec sclérothérapie. Le traitement des lésions chroniques sans sclérothérapie peut entraîner un hématome postopératoire récurrent, avec un risque d'infection secondaire [55]. Les lésions persistantes peuvent alors nécessiter un débridement chirurgical, une fermeture primaire et une thérapie compressive, avec ou sans sclérothérapie répétée. Les lésions qui échouent à ce traitement ou les lésions infectées nécessitent un drainage ouvert et une fermeture secondaire. Les lésions associées à des lacérations périnéales présentent une morbidité et une mortalité plus élevées et peuvent nécessiter un débridement répété, un drainage sous vide, une greffe de peau, une reconstruction des organes génitaux et une anoplastie [56].
Conclusion
Les lésions de Morel-Lavallée sont des lésions fermées de type déglobulisation qui entraînent des épanchements hémolymphatiques post-traumatiques, classiquement décrites au niveau de la cuisse, bien qu'elles puissent être observées dans d'autres sites, tels que le genou, le mollet et les régions lombaires. La gravité du processus traumatique conduisant à la formation d'une lésion de Morel-Lavallée, ainsi que l'acuité et la réaction inflammatoire qui s'ensuit, sont les principaux facteurs physiopathologiques déterminant son aspect à l'IRM. Les collections peuvent se présenter de façon aiguë comme un sérome/hématome, de façon subaiguë comme un hématome précoce ou tardif, ou plus tard dans le temps comme un hématome chronique organisateur. L'évolution des produits sanguins, la teneur en graisse et la formation de tissu de granulation sont des facteurs déterminants de l'aspect tardif/chronique des épanchements de Morel-Lavallée. D'autres lésions sous-cutanées post-traumatiques ou néoplasiques peuvent avoir un aspect similaire à une lésion de Morel-Lavallée, comme les bursites et certains sarcomes des tissus mous.
Le traitement diffère selon qu'il s'agit de lésions aiguës ou chroniques et les options comprennent la compression, l'aspiration ou l'incision et l'évacuation, avec ou sans injection d'agents sclérosants

En complément, le Dictionnaire médicale de l’Académie de médecine donne la définition suivante de « débridement » :

Nettoyage d’une plaie, au besoin en élargissant la voie d’abord, pour en retirer tous les tissus abimés, nécrosés et infectés et obtenir un foyer parfaitement propre.
La plaie ou le foyer opératoire peut alors être laissé ouvert ou fermé sur drainage.

http://dictionnaire.academie-medecine.fr/search/results?titre=d%C3%A9bridement

En tant que service documentaire, nous ne pouvons aller plus loin dans notre réponse. Nous vous conseillons d’interroger le spécialiste qui vous suit afin qu’il puisse vous donner un avis médical pertinent en toute connaissance de votre dossier médical.

Nous restons bien entendu à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé.

L’Equipe des documentalistes de Questions-santé, 
Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.
Service Questions-santé
http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/

Avez-vous trouvé cette réponse utile ? /
Avez-vous trouvé cette réponse utile ? Remplissez le formulaire de satisfaction !

Vous n'avez toujours pas trouvé votre réponse ?

N’hésitez pas à nous poser votre question. Nous vous apporterons une réponse documentaire dans les 72h (du mardi au samedi)

Posez votre question