Questions-Santé Un service de la Cité de la santé

Toutes les questions

Questions-santé vous apporte une réponse documentaire dans le domaine de la santé dans un délai de 72h (du mardi au samedi)
Nous vous invitons à interroger l’ensemble des réponses que nous avons déjà rédigées ou l’un des dossiers thématiques que nous avons élaborés. Si vous n’avez pas trouvé de réponse adaptée à votre demande, n’hésitez pas à poser votre question sur notre formulaire (en bas de page)

 

Flore vaginale

Question

Quelle zone du vagin est couverte par la flore vaginale ? Est-ce que les sécrétions de lactobacilles couvrent jusqu'à l'orifice de la vulve, l'entièreté du vagin ? Merci beaucoup !!

Réponse

Bonjour,

Vous souhaitez savoir si la flore vaginale et les lactobacilles qu’elle contient, recouvrent l’intégralité du vagin ainsi que l’orifice de la vulve.

Afin de vous apporter des éléments de réponse, nous vous proposons de lire la définition donnée à « flore vaginale » sur le site du Docteur Ali Abbara, gynécologue obstétricien :

En Gynécologie :
La flore bactérienne vaginale saine : ensemble de micro-organismes colonisant le vagin et formant un biofilm protecteur sur la muqueuse vaginale empêchant la prolifération des germes pathogènes par inhibition de leur croissance, leur adhésion et leur développement..
Elle est constituée 108 à 109 germes/ml de sécrétion vaginale répartie en 5 à 6 espèces de micro-organismes avec un état d'équilibre entre les germes pathogènes et non pathogènes, ces derniers sont composés essentiellement de germes saprophytes (qui vivent sur un hôte sans entraîner de maladie) et en particulier les bacilles de Döderlein (ou lactobacilles) qui représentent environ 95 % de la flore vaginale globale. Les espèces restantes sont essentiellement des germes anaérobies, 2 à 5 fois plus nombreuses que les germes aérobies (Gardnerella vaginalis, Mycoplasma hominis, Prevotella spp, Pepto Streptococcus spp). Certains auteurs classent les micro-organismes composant la flore vaginale en trois groupes :

  • Micro-organismes sans pouvoir pathogène connu : Lactobacillus ;Corynebacterium ; Neisseria autres que gonorrhoeae ; Staphylocoques non aureus

  • Micro-organismes toujours pathogènes : Neisseria gonorrhoeae ; Chlamydia trachomatis ; Trichomonas vaginalis ; Herpès virus.

  • Micro-organismes commensaux éventuellement pathogènes : Candida albicans ; Gardnerella vaginalis ; Mobiluncus spp ; Mycoplasma, Ureaplasma ; Staphylococcus aureus ; Streptococcus spp ; Anaérobies strictes ; Entérobactéries ; Papillomavirus. […]

https://www.aly-abbara.com/livre_gyn_obs/termes/hygiene/flore_vaginale/flore_vaginale_pH.html

Ensuite concernant la localisation de la flore microbienne, nous vous proposons cet extrait, consacré au verrou microbiologique et publié sur le site Microbiologiemédicale.fr, site rédigé par Pascal Fraperie, Professeur agrégé de biotechnologie et Marielle Maye-Lasserre, Professeur certifié de biotechnologie :

Le verrou microbiologique
L’endocol utérin sépare deux secteurs microbiologiquement différents (Fig. 3) :

  • Le premier secteur qui comprend la vulve, le vagin et l’exocol (l’appareil génital bas) est colonisé par de nombreuses espèces commensales : c’est la flore vaginale (voir paragraphe 2.1). Le pH vaginal acide (entre 3,9 et 4,5) inhibe la multiplication des principaux pathogènes sauf des levures. De plus on y trouve des glandes sécrétrices de mucus riche en protéases qui digèrent bon nombre de bactéries et de virus exogènes.

  • Le deuxième secteur est naturellement stérile. Il comporte l’endocol, ainsi que les cavités utérine et tubaire (appareil génital haut).

https://microbiologiemedicale.fr/appareil-genital-feminin/

Enfin, pour en savoir davantage sur le microbiote vaginal, nous vous signalons l’existence d’une thèse intitulée Caractérisation du microbiote des flores vaginales normales et de vaginose bactérienne, soutenue le 23 novembre 2018 à la faculté de médecine de Marseille par Khoudia DIOP et qui détaille avec précision le microbiote vaginal :

p11-12 […] Le microbiote vaginal est colonisé dès les premières heures ou lors de la naissance  d'une fille par les flores cutané, vaginal ou intestinal de la mère [11]. C’est un écosystème complexe et dynamique hébergeant plusieurs types de microorganismes, majoritairement des bactéries [12–15]. Les femmes pubères produisent environ 1 à 4 ml de liquide vaginal contenant de 108 à 109 bactéries par ml de sécrétions [16]. La flore vaginale a été décrite pour la première fois en 1892 par le gynécologue allemand Albert Döderlein. Il avait remarqué que les femmes en bonne santé présentaient une flore vaginale homogène constituée de  bacilles  Gram-positif (bacilles  de  Döderlein)  et  identifiés  plus  tard,  en  1901  par  Beijerink,  comme  appartenant  au genre Lactobacillus [4]. Dans des conditions normales chez les femmes pré-ménopausées en bonne santé, 70 à 90% des bactéries vaginales sont des lactobacilles [17]. Parmi plus de 200 espèces de Lactobacillus connues dans la nomenclature, un peu plus de 20 espèces ont été retrouvées dans la flore vaginale [18]. Cependant, la flore vaginale est dominée par seulement une à deux espèces de Lactobacillus, les plus fréquentes étant L.  crispatus, L. jensenii, L. gasseri et L. iners [19]. Cette flore vaginale normale maintient l’homéostasie et joue un rôle crucial dans la santé des femmes [20].
En effet, les lactobacilles protègent l'écosystème vaginal et maintiennent son équilibre grâce à la production de molécules antimicrobiennes, tel que le peroxyde d’hydrogène, l’acidelactique et les bactériocines [4, 21
]. De plus, la production d'acide lactique provoque une acidification de l'environnement vaginal et par conséquent une diminution du pH [22]. Ce faible pH vaginal inhibe la croissance de certains agents pathogènes et espèces commensales autres que les lactobacilles. Toutefois, la composition de cette flore bactérienne n'est pas statique et varie de jour en jour en fonction des facteurs intrinsèques et extrinsèques tels que l’âge, les taux d’hormonaux œstrogènes, les pratiques sexuelles, l’environnement et les prises de médicaments comme les antibiotiques [23, 24]. Une modification de la quantité des espèces présentes dans le tractus vaginal peut provoquer une dysbiose telle que la vaginose bactérienne. […]

https://www.theses.fr/2018AIXM0674/document

En tant que documentalistes, nous ne pouvons aller plus loin dans notre réponse et espérons que ces éléments d’information aideront votre proche à enrichir le dialogue qu’elle aura avec le médecin.

Nous restons à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé.

L’Equipe des documentalistes de Questions-santé,
Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.

Service Questions-santé

NB : Nous vous remercions d'avoir autorisé la publication de votre question. Vous pourrez la retrouver dans les pages de la Cité de la santé  (les questions-réponses sont classées par dates)

Avez-vous trouvé cette réponse utile ? /
Avez-vous trouvé cette réponse utile ? Remplissez le formulaire de satisfaction !

Vous n'avez toujours pas trouvé votre réponse ?

N’hésitez pas à nous poser votre question. Nous vous apporterons une réponse documentaire dans les 72h (du mardi au samedi)

Posez votre question