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Névralgies nerf trijumeau

Question

J'ai des névralgies du nerf trijumeau, on m'a fait plusieurs IRM sans rien trouvé, on m'a donc dit que c'étaient des névralgies essentielles. Je suis donc soigné avec Rivotril et Trileptal, mais ça revient toujours et actuellement ça dure depuis 4 mois. Est-ce que le "gamma l'offre" peut agir quand il n'y a rien de particulier au cerveau. De plus ces douleurs sont bilatérales. Merci pour votre réponse

Réponse

Bonjour,

Vous souffrez de névralgies essentielles du trijumeau et votre traitement actuel ne fait pas effet. Vous souhaitez savoir si un autre traitement serait plus efficace.

Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre service mais nous vous rappelons que Questions-santé est un service documentaire animé par des documentalistes. C’est pourquoi, comme indiqué sur notre portail, nous ne pouvons donner d’avis médical ou thérapeutique.

A titre d’information générale, nous vous proposons de consulter l’article du Vidal (l’une des références dans l’information sur les produits de santé) sur les traitements des névralgies du trijumeau.

Traitements médicamenteux de la névralgie du trijumeau
Les molécules utilisées en traitement de fond sont principalement des antiépileptiques :

  • La carbamazépine : elle est développée spécifiquement pour la névralgie du trijumeau dans les années 60, avant d'être reconnue comme antiépileptique. C'est le traitement de référence (grade A, AMM en France) en l'absence de contre-indications, malgré des études anciennes et pas toujours de bonne qualité. Au moins 70 % des patients seraient répondeurs (soulagement complet initial, réduction de la fréquence et de l'intensité des salves et accès douloureux). 98 % des patients répondeurs prennent une posologie médiane quotidienne de 600 mg (IC 200 à 1 200 mg). Par contre, des effets indésirables sévères (vertiges, somnolence, fatigue, troubles visuels, confusion, etc.) sont possibles et peuvent conduire à l'arrêt du traitement.
  • L'oxycarbazépine : ce dérivé de la carbamazépine est l'autre traitement de choix de la névralgie du trijumeau, utilisé en cas d'intolérance ou d'échec de la carbamazépine. Problème : pas d'AMM en France dans cette indication.
  • La lamotrigine : les auteurs n'ont pas trouvé d'essai randomisé vs placebo, mais "deux études ouvertes ont montré son efficacité", moindre que celle de la carbamazépine cependant. De plus, elle expose à un risque relativement élevé d'éruptions cutanées graves (1 patient traité sur 500). La lamotrigine n'a pas non plus d'AMM dans cette indication en France.
  • La phénytoïne : c'est le premier médicament utilisé dans la névralgie du trijumeau, mais il présente un moins bon rapport bénéfices – risques que celui de la carbamazépine.
  • Les autres antiépileptiques : la gabapentine, selon des études de cas isolés, a entraîné une amélioration de la douleur et de la qualité de vie. Cette amélioration est supérieure lorsqu'elle est associée à des injections de ropivicaïne dans les zones gâchettes (la ropivicaïne seule ne marche pas). Le topiramate semble intéressante, mais il faut d'autres études pour le confirmer. Le lévétiracétam à une forte posologie (4 000 mg/jour) est peut-être aussi intéressant (en sus d'autres traitements).
  • Le baclofène : une étude ouverte indique, à la posologie de 40 à 80 mg par jour, une efficacité largement supérieure au placebo, mais il n'a pas d'AMM dans cette indication (grade C). Les auteurs estiment qu'il peut être utilisé en cas d'intolérance à la carbamazépine ou à l'oxcarbazépine, ou en association avec l'une de ces deux molécules en cas d'efficacité incomplète.
  • Les autres traitements non anti-épileptiques : les antalgiques usuels (paracétamol, aspirine, AINS, codéine) ne sont pas efficaces. Le pimozide est possiblement efficace (grade C), mais n'a pas d'AMM et n'est pas recommandé en raison de ses effets indésirables fréquents (86 % des patients).
  • Les blocs anesthésiques locaux : les injections répétées de ropivicaïne dans les zones gâchettes, en association à la carbamazépine ou la gabapentine (cf. supra), semblent utiles, mais le niveau de preuve est faible. De plus, l'amélioration paraît transitoire. Cette approche n'est donc pas recommandée.
  • La toxine botulique : l'efficacité rapportée

https://www.vidal.fr/actualites/22962-nevralgie-du-trijumeau-premieres-recommandations-francaises-sur-le-diagnostic-et-la-prise-en-charge.html

Vous évoquez un traitement gamma […?], peut-être est-ce le traitement par gamma-knife ? Concernant les traitements, la Société française d’études des migraines et céphalées donne 3 techniques dans le traitement neurochirurgical, dont celle de la radiochirurgie par Gamma Knife :

La névralgie du trijumeau (NT) est la plus répandue des névralgies touchant les nerfs de la face. La forme essentielle touche principalement le sujet au-delà de l’âge de 50 ans et majoritairement au-delà de 70 ans.
[…]
Le traitement neurochirurgical
[…]
Les techniques percutanées sont une autre option qui s’avère nettement moins invasive  puisqu’ elles ne nécessitent pas d’abord direct du nerf (donc pas de trépanation).
- La radiochirurgie par gamma-knife ne nécessite pas d’anesthésie générale. Elle consiste à irradier le nerf au travers du crâne et reste possible au grand âge. Le résultat est différé d’au moins un mois et le risque potentiel de complication tardive lié au rayonnement reste une difficulté.
- La thermocoagulation du nerf trijumeau consiste à chauffer le nerf après repérage et créer une lésion plus ou moins réversible des fibres du trijumeau. La méthode est possible en théorie quel que soit l’âge du candidat et ses maladies. Les risques principaux sont constitués par la présence d’anesthésie douloureuse possible dans le territoire lésé, d’une anesthésie cornéenne ou de dysesthésie (picotement désagréable) de la branche de division du nerf concerné.
- la compression du nerf par ballonnet est également une possibilité qui est en théorie réversible.

http://sfemc.fr/maux-de-tete/nevralgie-du-trijumeau/57-la-nevralgie-du-nerf-trijumeau.html

Nous espérons que ces informations vous permettront d’enrichir le dialogue avec votre médecin qui, connaissant votre dossier médical, est votre interlocuteur privilégié.

Nous restons bien entendu à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé.

L’Equipe des documentalistes de Questions-santé,
Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.
Service Questions-santé            
http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/

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