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Santé futur enfant d'une proche

Question

Une sœur a tenté un avortement mais heureusement que ça n'a pas marché. Elle a perdu du sang le premier jour du traitement et plus rien, elle a finalement gardé sa grossesse. Quelles sont les conséquences sur la santé de l'enfant.

Réponse

Bonjour,

Votre sœur a tenté de faire une IVG médicamenteuse, supposons-nous, qui a échoué. Elle a ensuite décidé de continuer sa grossesse. Vous souhaitez savoir les risques encourus par le futur bébé.

Nous vous proposons tout d’abord un extrait du site de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (France) :

Information pour les femmes
En cas d'échec de la procédure d’IVG médicamenteuse et de poursuite de votre grossesse :

  • si vous désirez toujours interrompre votre grossesse, votre médecin ou votre sage-femme vous orientera vers une nouvelle procédure d’interruption de grossesse ;
  • si vous choisissez de poursuivre votre grossesse jusqu’à son terme, un suivi particulier du futur enfant devra être effectué. En effet, les médicaments utilisés dans l’IVG médicamenteuse sont tératogènes c’est-à-dire qu’ils peuvent provoquer des malformations graves chez les enfants exposés pendant la grossesse (au niveau des membres, de la face, du cerveau). Une surveillance prénatale attentive et des échographies répétées doivent être effectuées dans un centre spécialisé.

Information pour les professionnels de santé
Si l’IVG médicamenteuse a échoué, il est essentiel que vous échangiez avec la patiente sur les possibilités qui lui sont offertes et les risques éventuels associés :

  • si elle confirme son souhait d’interrompre sa grossesse, une nouvelle procédure d’IVG pourra lui être proposée lors de la visite de contrôle ;
  • si elle décide de poursuivre sa grossesse, informez-la du risque tératogène des médicaments utilisés. En effet, l’exposition prénatale au misoprostol ou à la mifépristone a été associée à une augmentation du risque malformatif multipliée par trois par rapport aux enfants dont les mères n’ont pas été exposées à l’une de ces molécules pendant la grossesse. Ces malformations graves peuvent notamment toucher les membres, la face, le cerveau. Précisez-lui également les précautions particulières qui devront être mises en œuvre au cours du suivi prénatal : ce suivi sera renforcé, avec réalisation d’échographies prénatales répétées en centre spécialisé qui porteront une attention particulière aux membres et à la tête.

https://ansm.sante.fr/actualites/interruption-volontaire-de-grossesse-ivg-medicamenteuse-pourquoi-la-consultation-medicale-de-controle-est-indispensable-et-obligatoire

Sur le site du CRAT (Centre de Référence sur les Agents Tératogènes), nous vous proposons ensuite de consulter les fiches de 2 médicaments utilisés en France pour l’IVG médicamenteuse. Les noms de ces médicaments sont sans doute différents dans votre pays mais les molécules doivent être les mêmes.
Sélectionnez le nom des médicaments dans le menu déroulant de la colonne de droite : Mifépristone puis Misoprostol. Vous obtiendrez l’affichage des deux fiches complètes.

- Mifépristone = RU 486 - Grossesse et allaitement

« Chez l’Homme, les données disponibles chez les femmes enceintes exposées à la mifépristone au 1er trimestre de la grossesse sont peu nombreuses, mais on dénombre à ce jour cinq anomalies du cervelet (3 dans la littérature et 2 au CRAT) :

  • Deux hypoplasies cérébelleuses,
  • Deux agénésies unilatérales d’un lobe,
  • Une atrophie cérébelleuse sévère.
  • Les prises de mifépristone ont eu lieu à 6, 9 ou 10 SA.
  • Dans trois cas, une prostaglandine était associée (géméprost ou misoprostol).

A ce jour, il n’est pas possible de conclure quant au rôle de la mifépristone dans la survenue de ces anomalies.

Dans l’attente de données complémentaires, une surveillance prénatale du cervelet fœtal est souhaitable en cas d’exposition à la mifépristone au 1er trimestre de la grossesse.

EN PRATIQUE

  • Grossesse évolutive après la prise
    • En cas d’exposition à la mifépristone au 1er trimestre de la grossesse, on pourra proposer par prudence une surveillance prénatale orientée sur le cervelet fœtal (cf. Etat des connaissances).

https://www.lecrat.fr/articleSearch.php?id_groupe=12

- Misoprostol - Grossesse et allaitement

Les malformations décrites comportent notamment :

  • Des anomalies des noyaux des paires crâniennes : syndrome de Moebius (paralysie le plus souvent bilatérale des 6ème et 7ème nerfs crâniens, avec parfois atteinte d’autres paires crâniennes), trismus sévère avec rétrognathie.
  • Des anomalies de membres : arthrogrypose, pieds bots, anomalies réductionnelles distales, « anneaux de constriction », syndactylies ou camptodactylies.
  • Quelques cas d’hydrocéphalie associée aux anomalies précédentes.

[…]
Etat des connaissances
[…]
L’incidence des malformations de ce tableau est encore difficile à déterminer avec précision compte tenu des données existantes, mais elle pourrait être de l’ordre de 2% en cas d’exposition au 1er trimestre de la grossesse.

  • Pour le syndrome de Moebius, qui est extrêmement rare dans la population générale (environ 1 pour 50 000), l’exposition au misoprostol multiplierait le risque par 30 à 50.
  • Pour les anomalies réductionnelles transverses des membres, le risque serait multiplié par environ 24 par rapport à la population générale (de l’ordre de 1 pour 5000 à 1 pour 2500).

[…]

EN PRATIQUE

  • Grossesse évolutive après la prise
    • On proposera une surveillance échographique fœtale ciblée sur les membres, la motilité fœtale, le système nerveux central et le massif facial (rétrognathie, mouvements oculaires, troubles de la déglutition et absence de mimique) (cf. Etat des connaissances).

https://www.lecrat.fr/articleSearch.php?id_groupe=12

En tant que documentalistes, nous ne pouvons aller plus loin dans notre réponse. Nous conseillons à votre sœur d’avoir un suivi rigoureux par des professionnels de la grossesse (gynécologue, sage-femme…)

Nous restons à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé.

L’Equipe des documentalistes de Questions-santé,
Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.
Service Questions-santé            
http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/

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