Thérapeutiques Ophtalmologie Vision floue après opération cataracte 02 mars 2025 Question Je garde une vision floue très importante deux ans et demi après opération cataracte, j’ai vu plusieurs ophtalmologistes qui ne trouvent rien y compris celui qui m’a opérée ; l’un d’entre eux me dit que mes implants prennent tous les reflets et me dit qu’il faudrait les changer. Que dois-je faire, c’est très handicapant ? Réponse Bonjour, Plus de 2 ans après une opération de la cataracte, votre vision reste floue. L’ophtalmologiste qui vous a opérée préconise une nouvelle opération. Inquiète, vous nous demandez notre avis. Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre service mais nous vous rappelons que Questions-santé est un service documentaire animé par des documentalistes. C’est pourquoi, comme indiqué sur notre portail, nous ne pouvons donner d’avis médical. Cependant et afin d’enrichir le dialogue avec votre médecin, nous vous proposons les informations générales suivantes. Le site du Dr Camille Rambaud, spécialisé en chirurgie réfractive et en chirurgie de la cataracte vous propose un dossier, Implant cataracte : quelle durée de vie ?Implant cataracte : pourquoi le changer ou réopérer ?Les tests biométriques réalisés avant l’intervention permettent généralement d’assurer la qualité de la correction optique apportée et son adéquation avec les besoins du patient.Exceptionnellement, il peut cependant arriver que le résultat obtenu ne donne pas satisfaction. Lorsque cette correction inadaptée est constatée suffisamment tôt, il est possible de substituer à l’implant original une nouvelle lentille artificielle.Cependant, après quelques semaines, la formation d’adhérences entre la capsule du cristallin et l’implant peut rendre la chirurgie d’ablation extrêmement délicate. Ainsi, lorsque la correction est insatisfaisante, il est parfois préférable d’orienter le patient vers le port de verres correcteurs ou une intervention de chirurgie réfractive au laser.Par ailleurs, il peut parfois arriver que la lentille insérée se déplace, par exemple sous l’effet d’un choc. Cela peut alors altérer la qualité de la correction optique initiale, notamment pour les implants toriques qui servent à traiter l’astigmatisme, puisque leur axe d’implantation est primordial. D’autres fois, la gêne est due au fait que le sujet voit en permanence le bord de l’implant dans son champ de vision.https://chirurgie-cataracte.paris/actualites/implant-cataracte-duree-de-vie/ En complément, l’Institut Ophtalmologie Paris Est, a rédigé un dossier, Changement d’implant : choix ou nécessité ?C’est un peu les deux. Dans la majorité des cas, on pense à changer d’implant en raison de la survenue d’une complication ou d’une difficulté qui impose de réintervenir. Par exemple, si le sac qui sert de support au cristallin artificiel se rompt, il sera obligatoire de changer l’implant, selon des modalités chirurgicales différentes de la première opération. Un changement peut aussi être souhaité pour des convenances plus personnelles : désir d’être équipé d’implants plus perfectionnés, notamment chez les personnes qui ont été opérées il y a longtemps. Enfin, un changement peut être souhaité si la correction correspondant à la puissance optique du cristallin artificiel n’est plus adaptée (par exemple en cas de sous-correction du trouble visuel).Changement d’implant de cataracte : une opération délicate L’indication d’un changement d’implant doit être très soigneusement posée, après discussion avec son chirurgien et un bilan ophtalmologique complet. C’est en effet loin d’être une décision sans conséquences.Plus que la pose d’un nouvel implant, c’est surtout le retrait de l’ancien qui peut poser le plus de problèmes techniques et comporter des risques certains.Rupture capsulaire Pour extraire l’implant en place par une petite incision sur l’œil, il faut obligatoirement le fragmenter. Cette opération, très délicate, peut léser le sac cristallinien et causer une rupture capsulaire. Cette rupture peut aussi intervenir dans un second temps, lors de la pose du nouvel implant, puisque le sac est fragilisé. Il n’est pas rare qu’avec le temps, l’implant ait adhéré au sac cristallinien, rendant l’extraction très périlleuse. Là encore, ces adhérences peuvent causer une rupture capsulaire.La rupture capsulaire présente deux inconvénients majeurs : Elle impose souvent une vitrectomie, c’est-à-dire le retrait du vitré (qui donne sa forme sphérique à l’œil), avec son lot de possibles complications. Elle ne permet plus de poser normalement l’implant de remplacement, qui devra donc être posé selon des modalités plus délicates, en le rattachant à l’iris par exemple.Œdème maculaireFragmenter et manipuler l’implant pour le retirer peut conduire à agresser la macula, zone centrale de la rétine, et provoquer un œdème.Changement d’implant de cataracte : comment se décider ?Il est indispensable d’en discuter de façon très précise avec son chirurgien, pour bien peser l’indication et les risques d’un changement.Cette balance bénéfices/risques dépend de nombreux facteurs, variables selon le profil des patients, et seul un chirurgien expérimenté pourra prendre une décision raisonnable.En fonction de la situation et des besoins de son patient, le chirurgien pourra par exemple proposer de recourir plutôt au laser ou de poser un autre implant, en complément du précédent qui serait alors laissé en place (technique des implants Piggy-Back).Dans tous les cas, ce n’est que si la gêne est importante et sans autre possibilité de traitement qu’un changement d’implant pourra être envisagé.https://ophtalmologieparisest.fr/actualites/peut-on-changer-implant-cataracte/ Enfin, dans le Traité de Médecine de l’Encyclopédie médico chirurgicale Elsevier Masson, nous avons trouvé l’article Cataracte qui mentionne les complications de cette opération.S. Touhami. Cataracte. EMC - AKOS (Traité de Médecine) 2021;25(1):1-9ComplicationsMalgré la standardisation des techniques, des complications per- ou postopératoires potentiellement graves restent possibles et peuvent conduire à la perte fonctionnelle de l'œil. Elles restent heureusement rares (1 à 3 % des cas [17]) :l'endophtalmie, infection sévère de l'œil, est la complication la plus grave pouvant conduire à la perte du globe en l'absence de traitement rapide. Selon les études, 0,04 à 0,2 % des chirurgies se compliqueraient d'endophtalmie. Ce risque a été considérablement réduit par l'injection intraoculaire d'antibiotique en fin d'intervention ;la rupture capsulaire postérieure est une complication peropératoire qui peut s'associer par effet boule de neige à plusieurs autres complications : hernie de vitré en chambre antérieure et hypertonie oculaire, traction vitréenne et décollement de rétine, endophtalmie. Elle survient dans environ 2 % des cas selon une étude anglaise [18] mais ce risque dépend principalement du degré d'entraînement du chirurgien ;le décollement de rétine, en particulier en cas de rupture capsulaire, de chirurgie compliquée, de myopie forte ou de présence de déhiscences non traitées en préopératoire, survient dans environ 1 % des cas dans les 4 ans suivant la chirurgie selon certaines études [17] ;l'œdème de cornée qui peut, dans certains cas, persister et nécessiter une greffe de cornée ;l'œdème maculaire postopératoire (syndrome d'Irvine-Gass) peut causer une baisse visuelle significative pour laquelle il existe des traitements ;l'aggravation d'une rétinopathie ou d'une maculopathie préexistante comme dans le cas du diabète ou d'une DMLA exsudative ;l'hypertonie oculaire, en général transitoire, peut se pérenniser en cas de persistance de fragments cristalliniens ou de visqueux non évacué ;l'hypotonie oculaire et l'athalamie peuvent s'associer à des décollements choroïdiens, en particulier en cas d'incisions non étanches ;la hernie de l'iris survient en cas d'incision non étanche ;l'inflammation oculaire qui survient volontiers à l'arrêt des traitements anti-inflammatoires ;l'hémorragie expulsive qui survient sur des terrains prédisposants demeure très rare [19] ;le ptosis, la paralysie oculomotrice transitoire (akinésie), l'hématome sous-conjonctival ou palpébral sont en général des conséquences transitoires de l'anesthésie locorégionale ;la « surprise réfractive » (myopie, hypermétropie, astigmatisme) peut être observée en cas d'erreur dans le calcul de l'implant. Une correction optique visera à corriger cette amétropie résiduelle. Rarement, un changement d'implant est proposé ;la cataracte secondaire (Figure 13) correspond à une opacification de la capsule postérieure et constitue la complication la plus fréquente de la chirurgie de la cataracte, survenant dans plus de 30 % des cas. Le traitement consiste à réaliser une ouverture de la capsule postérieure au niveau de l'axe visuel au laser YAG en ambulatoire [20].www.em-consulte.com/article/1481120/cataracte En tant que service documentaire, nous ne pouvons aller plus loin dans notre réponse. Nous vous conseillons d’interroger plus avant le spécialiste qui a proposé une nouvelle intervention afin qu’il vous en explique les enjeux. Nous restons bien entendu à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé. L’Equipe des documentalistes de Questions-santé, Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.Service Questions-santéhttp://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/ Avez-vous trouvé cette réponse utile ? Oui cette réponse m'a été utile / Non cette réponse ne m'a pas été utile Avez-vous trouvé cette réponse utile ? Remplissez le formulaire de satisfaction !