Addictions Médicaments Tramadol Subutex 26 octobre 2025 Question Bonjour, Cela fait 10 ans que je prends du tramadol LP (200mg/jour) suite à un accident de la route. Je souhaiterais arrêter, comment procéder sans les contraintes ? Réponse Bonjour, Vous prenez du Tramadol LP (200 mg/jour) depuis 10 ans, suite à un accident de la route. Vous souhaitez arrêter et vous nous demandez conseil. Vous évoquez aussi le Subutex, dont le principe actif est la Buprénorphine. Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre service mais nous vous rappelons que Questions-santé est un service documentaire animé par des documentalistes. C’est pourquoi, comme indiqué sur notre portail, nous ne pouvons donner d’avis médical. Cependant et afin d’enrichir le dialogue avec votre médecin, nous vous proposons les informations générales suivantes. La Base de données publique des médicaments propose la notice du Tramadol, dont voici un extrait :TRAMADOL ARROW L.P. 200 mg, gélule à libération prolongée[…]Tolérance, dépendance et addictionCe médicament contient du tramadol qui est un médicament opioïde. L’utilisation répétée d’analgésiques opioïdes peut entrainer une diminution de l’efficacité du médicament (vous vous y habituez, ce que l’on appelle la tolérance). L’utilisation répétée de TRAMADOL ARROW L.P. peut également entraîner une dépendance, un abus et une addiction, qui peuvent aboutir à un surdosage potentiellement mortel. Plus la dose est élevée et la durée d’utilisation est prolongée, plus le risque de développer ces effets secondaires sera accru.La dépendance ou l’addiction peuvent vous donner l’impression de ne plus contrôler la quantité de médicaments que vous devez prendre ou la fréquence à laquelle vous devez les prendre.Le risque de développer une dépendance ou une addiction varie d’une personne à l’autre. Vous pouvez présenter un risque accru de développer une dépendance ou une addiction à TRAMADOL ARROW L.P. si :· vous ou un membre de votre famille avez déjà développé un abus ou une dépendance à l’alcool, à des médicaments sur ordonnance ou à des substances illicites (« addiction ») ;· vous fumez ;· vous avez déjà présenté des troubles de l’humeur (dépression, anxiété ou trouble de la personnalité) ou avez été traité(e) par un psychiatre pour d’autres troubles de la santé mentale.Si vous remarquez l’un des signes suivants alors que vous prenez TRAMADOL ARROW L.P., celui-ci pourrait indiquer que vous avez développé une dépendance ou addiction :· vous avez besoin de prendre le médicament pendant une durée supérieure à celle recommandée par votre médecin ;· vous avez besoin de prendre une dose supérieure à la dose recommandée ;· vous utilisez le médicament pour des raisons autres que celles pour lesquelles il vous a été prescrit à l’origine, par exemple, « pour rester calme » ou « pour vous aider à dormir » ;· vous avez fait des tentatives répétées et infructueuses d’arrêter ou de contrôler l’utilisation du médicament ;· vous ne vous sentez pas bien lorsque vous arrêtez de prendre le médicament, et vous vous sentez mieux une fois que vous le prenez à nouveau (« effets de sevrage »).Si vous remarquez l’un de ces signes, parlez-en à votre médecin pour discuter de la démarche à suivre pour vous au sujet du traitement, y compris le moment où il est approprié d’arrêter et la façon d’arrêter en toute sécurité (voir rubrique 3 « Si vous arrêtez de prendre TRAMADOL ARROW L.P. 200 mg, gélule à libération prolongée »).https://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/medicament/60225681/extrait#tab-notice Concernant le sevrage du Tramadol, Dr Charlotte Tourmente vous apporte des réponses dans l’article Quatre questions sur l'addiction au tramadol sur le site Allo Docteurs :Comment est prise en charge une addiction au tramadol ?Lorsque le tramadol est arrêté brutalement, il expose à des symptômes de sevrage et à un effet rebond. En d'autres termes, les douleurs augmentent temporairement à l'arrêt du traitement. Il est donc recommandé de diminuer les doses, de façon accompagnée et progressive, à raison d'une baisse de 5 à 10 % toutes les une à 4 semaines, en fonction des patients. Plus la prise est ancienne plus il faut diminuer doucement. Dr Coscas.Un traitement symptomatique peut être proposé en cas de signe de sevrage, comme le paracétamol ou le phloroglucinol. La prise en charge non médicamenteuse est privilégiée, avec des traitements pour améliorer le confort, comme la relaxation, les bains chauds quand il y a des douleurs musculaires, l'hypnose. "Une thérapie cognitive et comportementale est faite en première intention", reprend l'addictologue. “Elle se fonde sur des entretiens motivationnels. On travaille aussi sur les fausses croyances qui entretiennent l'addiction, comme le fait de bien dormir avec le tramadol, alors qu'il n'y a pas de sommeil profond, que l'on est assommé et qu'il y a des troubles de la mémoire.”D'après la revue Prescrire, "le sevrage nécessite une forte motivation des patients et justifie un accompagnement prolongé".En cas d'échecs répétés du sevrage ou si l'on continue à augmenter les doses ou les prises, un traitement de substitution, comme la buprénorphine, peut éventuellement être proposé, dans un cadre médical. https://www.allodocteurs.fr/quatre-questions-sur-laddiction-au-tramadol-32958.html En complément, une fiche de recommandations de bonnes pratiques émanant de la HAS (Haute Autorité de Santé), Traitement du trouble de l’usage d’opioïdes : Bon usage des médicaments opioïdes : antalgie, prévention et prise en charge du trouble de l’usage et des surdoses, de mars 2022, explique les modalités de traitement d’un trouble de l’usage d’opioïdes (TUO) :Modalités du traitement du trouble de l’usageIl est recommandé de prendre en charge les patients atteints de TUO en soins de première ligne avec coordination vers des structures spécialisés si nécessaire.Avant toute prescription initiale d’un médicament de substitution aux opioïdes, il convient de définir avec le patient quels sont ses objectifs thérapeutiques dans la perspective d’une décision médicale partagée. La possibilité et les conditions d’une réduction ou d'un arrêt du MSO [Médicaments substitutifs aux opioïdes (MSO)] sont à évoquer dès l’instauration du traitement afin que le patient considère une telle option comme légitime sans en faire la finalité de la prise en charge.Des interventions psychosociales et d’accompagnement par les associations d’usagers (approche expérientielle : groupes d’entraide et d’autosupport, patient expert) doivent être proposées en complément du traitement médicamenteux de substitution, sans qu’elles soient perçues comme conditionnelles ou obligatoires à l’accès à la substitution.Il est recommandé d’effectuer la transition vers une substitution des opioïdes lorsque la situation clinique le nécessite et que le patient le souhaite, un sevrage direct (sans substitution) étant associé à un taux élevé de récidive accompagnée d’un risque de morbi-mortalité.Si l’éventualité d’une substitution n’est pas retenue par le patient :‒ il est recommandé d’effectuer un sevrage progressif (diminution de la dose d’antalgique opioïde sur plus d’un mois) avec un suivi médical rapproché en consultation d'algologie ;‒ si le patient souhaite un sevrage rapide (diminution de la dose d’antalgique opioïde en moins d’une semaine), une hospitalisation est préférable, avec une réévaluation post-hospitalisation à court terme (15 jours à 1 mois) et un suivi au plus long cours.L’instauration d’un traitement de substitution aux opioïdes ne doit pas être faite dans l’urgence sans avoir au préalable sécurisé la prise en charge de soins défini, éducation du patient au bon usage, absence de contre-indication…). En cas de douleurs associées pouvant aggraver un TUO existant, les principes d’analgésie multimodale sont à privilégier. En cas d’échec, il est possible de fractionner le MSO prescrit et d’envisager l’augmentation de sa posologie ; l’avis d’un spécialiste (consultation douleur) est recommandé.Il est recommandé d’évaluer systématiquement la pertinence d’une prescription et d’une dispensation de naloxone « prête à l’emploi » qui est utile en cas de risque de surdose avec risque vital et, le cas échéant, d’informer le patient et son entourage sur les modalités de son utilisation.Choix du traitement médicamenteux[…]Arrêt de la consommation du ou des opioïdes en lien avec le TUOSi l’objectif consiste en l’arrêt de la consommation d’opioïdes et que le patient n’a pas de préférence du MSO, il est recommandé d’instaurer une substitution avec la buprénorphine, plus sûre que la méthadone vis-à-vis du risque de surdose.https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2022-03/traitement_du_trouble_de_lusage_dopioides_-_fiche.pdf Nous vous proposons aussi la lecture d’une fiche sur la buprénorphine, qui est la substance active du Subutex, sur le site institutionnel Drogues Info Service :La buprénorphine est un opiacé de synthèse utilisé comme traitement de substitution aux opiacés.https://www.drogues-info-service.fr/Tout-savoir-sur-les-drogues/Le-dico-des-drogues/Buprenorphine Enfin, le site Drogues Info service a répondu à une question similaire à la vôtre (21/02/2022) Comment arrêter le Tramadol sans trop souffrir ?[…] Il est possible d'arrêter seul ou aidé par votre médecin traitant, en diminuant très progressivement les quantités, ce qui permet de ne pas ressentir les effets du manque. […] Sachez aussi que vous pouvez être aidé dans votre démarche par une structure de soins spécialisée en addictologie appelée CSAPA (Centres de Soins d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie). Ces centres de soins reçoivent, de manière non jugeante et bienveillante, les personnes qui souhaitent gèrer ou arrêter leurs consommations. Une équipe pluridisciplinaire spécifiquement formée à l'addictologie (médecins, infirmiers, psychologues...) reçoit sur rendez-vous, gratuitement, pour de l'écoute, du soutien et vous proposera un sevrage adapté à vos besoins, le temps nécessaire.https://www.drogues-info-service.fr/Vos-Questions-Nos-Reponses/Comment-arreter-le-Tramadol-sans-trop-souffrir Voici les coordonnées du CSAPA de votre département:Centre de soins d'accompagnement et de prévention en addictologie - CSAPA de Niort33 avenue Saint-Jean d'Angely Centre Hospitalier de Niort- Georges Renon 79021 NIORT Tél : 05 49 78 26 93Site web : urls.fr/z4kJFf Secrétariat : Du lundi au vendredi de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h30, sauf le lundi fermé de 9h à 11h et le jeudi fermé de 9h à 12hhttps://drogues-info-service.fr/Adresses-utiles/(lng)/-0.4815849/(lat)/46.3326748/(address)/79000/(idR)/27774/(country)/FR En tant que service documentaire, nous ne pouvons aller plus loin dans notre réponse. Nous vous conseillons d’interroger votre médecin traitant ou le spécialiste qui vous suit afin qu’il puisse vous donner un avis médical pertinent après vous avoir examinée. Nous restons bien entendu à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé. L’Equipe des documentalistes de Questions-santé, Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.Service Questions-santéhttp://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/ Avez-vous trouvé cette réponse utile ? Oui cette réponse m'a été utile / Non cette réponse ne m'a pas été utile Avez-vous trouvé cette réponse utile ? Remplissez le formulaire de satisfaction !