Alimentation Environnement et santé Silicone alimentaire tapis cuisson 24 novembre 2025 Question Bonjour, Je recherche une alternative écologique et saine au papier sulfurisé pour mes cuissons au four. Il existe des tapis en silicone dont les arguments de vente sont qu'ils sont inertes en dessous d'une température maximale. Peut-on faire confiance à ces indicateurs et existe-t-il une autre alternative ? Réponse Bonjour, Vous cherchez une alternative écologique au papier sulfurisé pour vos cuissons au four. Vous vous interrogez sur l’innocuité des tapis en silicone. Tout d’abord, le magazine Que choisir donne des éléments de réponse sur le silicone dans le dossier Téflon, plastiques, silicone, mélamine… quels matériaux privilégier ?Des moules à surveillerSouples, antiadhésifs, les moules en silicone sont indiscutablement pratiques. Mais les laboratoires les ont à l’œil…Le silicone n’est pas un plastique. C’est un polymère issu du silicium, un minerai entrant dans la composition de la silice (d’où est issu le verre). Pour qu’il acquière sa texture particulière, il faut un catalyseur : du peroxyde (bon marché) ou du platine (plus coûteux). Or :le silicone peroxydé laisse migrer des composés chimiques vers les aliments à partir de 160 °C. Il est d’ailleurs interdit en Allemagne et en Suisse. En France, aucun étiquetage ne le distingue, mais il existe un moyen de le reconnaître : quand vous pincez le moule, si une marque blanche apparaît, c’est du peroxyde ;le silicone au platine, lui, demeure inerte jusqu’à 250-300 °C et ne dégage aucune odeur à la cuisson (autre moyen de le distinguer).https://www.quechoisir.org/conseils-ustensiles-de-cuisine-teflon-plastiques-silicone-melamine-quels-materiaux-privilegier-n90942/ Le Mag de la conso du site Ouest France propose un article rédigé en 2024 : Les ustensiles de cuisine en silicone sont-ils sans danger pour la santé ?Mais est-il pour autant si sain ? C'est vrai qu'avec son apparence synthétique qui rappelle le plastique, et sa composition chimique, on pourrait se méfier. Et à juste titre : si dans la majorité des usages, le silicone demeure inerte, il en existe différentes qualités, et la législation en vigueur en France apparaît assez dépassée. Nous vous présentons ses risques, notamment en ce qui concerne les moules passant au four. Le silicone, qu'est-ce que c'est ? Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le silicone n'est pas un plastique. Il s'agit d'un polymère issu du silicium, un élément chimique très abondant qu'on retrouve dans le sable, et donc également dans le verre. Sans rentrer dans les détails de sa conception chimique, il s'agit d'une sorte de caoutchouc synthétique, qui est conçu à partir de silicium et d'oxygène (là où le plastique est composé de liaisons carbone-carbone). Pour l'obtenir, il suffit de catalyser ces polymères de silicone avec du platine ou du peroxyde. On obtient alors le silicone, qui est utilisé dans de nombreux domaines, du cosmétique à l'informatique, pouvant aussi bien être employé dans la conception de jouets que de prothèses mammaires, ou encore pour réaliser des joints dans sa salle de bain. C'est que le silicone est hydrophobe. Et ce n'est que l'une de ses caractéristiques, qui en font a priori un matériau idéal pour cuisiner. Derrière les fourneaux, il présente en effet de nombreux avantages : Repoussant naturellement l'eau, le silicone est particulièrement anti-adhérent, et c'est pour cela qu'il est notamment employé dans la conception de moules : grâce à lui, impossible de rater le démoulage d'un gâteau, d'autant qu'il est souple.Il peut supporter des températures extrêmes, ce qui lui permet de passer aussi bien au four qu'au congélateur — eh oui, aussi bien moules que bacs à glaçons sont réalisés en silicone ! — et il retourne rapidement à température ambiante, ce qui évite de se brûler en le manipulant.Il passe donc au lave-vaisselle et se nettoie facilement, tout en résistant aux taches et aux odeurs.Il est flexible, durable et résistant.Sur ce dernier point, s'il n'est pas biodégradable, le silicone n'est pas considéré comme une matière nocive pour l'environnement, car il n'émet pas de matières toxiques et susceptibles de polluer les sols et nappes phréatiques à l'instar du plastique (bien sûr, il demeure un déchet qu'il est impératif de recycler lorsque l'on n'en a plus l'usage). Cela devrait donc nous rassurer quant à sa toxicité lorsqu'il est utilisé en cuisine, n'est-ce pas ? Un matériau inerte et stable… normalement Nous venons de le mentionner, l'une des principales caractéristiques du silicone est qu'il est considéré comme inerte et stable — autrement dit, il n'est pas censé réagir aux substances alimentaires avec lesquelles il entre en contact, ni émettre de substances toxiques. Mais cela demeure vrai jusqu'à une certaine température… Comme tout matériau transformé chimiquement, un silicone de mauvaise qualité est susceptible de libérer des particules plus ou moins nocives. Or, c'est naturellement un problème en cuisine, puisque l'on va ingérer les aliments ayant été au contact de ces ustensiles — d'autant que certaines manipulations réalisées en cuisine le sont dans des conditions extrêmes, plus à même de produire ce genre de réactions non désirées. Si l'on prend le cas des moules en silicone, par exemple, les conditions dans lesquelles on les utilise sont particulièrement propices à la contamination si les moules contiennent des substances nocives : ils sont employés à très forte chaleur et en présence de matières grasses. C'est pourquoi il est impératif de s'équiper de moules ne présentant aucun risque de contaminer notre nourriture avec des substances toxiques. Pourquoi le silicone serait-il toxique ? Attention, si le silicone est utilisé dans de nombreuses industries, il en existe néanmoins différents types : celui qui nous intéresse ici est le silicone de grade alimentaire, prévu pour être employé en cuisine et donc censé être sain d'usage dans ce domaine. Ce ne sont pas que les moules qui font usage du silicone : aujourd'hui, celui-ci est présent dans nos spatules, louches et autres pinces et cuillères à salades, dans nos couvercles, dans des passoires, et ainsi de suite. Il faut déjà distinguer deux types de silicones : nous l'avons dit, celui-ci est obtenu par catalyse. Or, on peut recourir à deux types de catalyseurs lors de cette étape : le platine ou le peroxyde. Le peroxyde est le plus bon marché, comparé au platine, un matériau rare est donc plus coûteux — malheureusement, c'est également celui qui est le plus à même de nous causer des problèmes. Le peroxyde laisse en effet migrer des composés chimiques vers les aliments à partir de 160 °C — une température bien inférieure à celle à laquelle on recourt généralement avec nos moules à pâtisserie. C'est bien moins élevé que le platine, plus stable, qui supporte donc des températures pouvant monter jusqu'à 260 °C ou plus. Or, si le silicone peroxydé est interdit dans plusieurs pays européens, ce n'est pas le cas en France. En outre, il n'existe aucun moyen de le distinguer en s'en référant uniquement à l'étiquetage. Voici néanmoins comment l'identifier : pliez ou pincez fort le moule ; si une marque blanche apparaît, il s'agit d'un moule en silicone peroxydé. Ce ne sont pas que les silicones à base de peroxyde qui peuvent poser problème : il s'agit également de s'assurer que ces ustensiles n'utilisent pas de colorants à base de bisphénol A, car il s'agit d'un plastique polycarbonate, nocif à la cuisson. Le silicone dans les faits Fin 2022, l'UFC-Que Choisir a publié une étude assez accablante sur cette industrie — ou plus précisément sur les moules en silicone, puisqu'aux fortes températures auxquels ils sont exposés, ce sont les ustensiles en silicone dont il faut le plus se méfier : sur 29 modèles de moules en silicone commercialisés en magasin ou sur internet, 23 étaient à l'origine de contaminations jugées préoccupantes par l'association. Pour reprendre ses propres termes : "la plupart des moules testés laissent migrer vers les aliments des substances en quantités élevées, voire dans certains cas des substances particulièrement dangereuses." Dans certains cas, les niveaux de substances émises dépassaient d'ailleurs les taux acceptés dans la réglementation en vigueur française — et alors que ces émissions toxiques devraient vraisemblablement diminuer à force d'usage, nombre de ces moules tendaient à devenir plus toxiques à mesure qu'ils passaient au four. Parmi les substances identifiées, certaines sont reconnues comme "susceptibles de provoquer des cancers, des mutations génétiques ou des dommages pour les fonctions reproductrices" tandis que 6 des moules contenaient de l’octamethylcyclotetrasiloxane, substance considérée comme "extrêmement préoccupante au niveau européen". Néanmoins, comme le rappelle également l'association, tous les moules en silicone ne sont pas à proscrire, et certains ont passé la batterie de tests la main levée. C'était le cas des six restants, considérés comme quasiment inertes. Le problème, c'est que comme nous l'avons évoqué plus haut, il n'existe pas de moyens de distinguer ces moules à leur simple étiquetage. Il faudrait donc que la réglementation à l'égard du silicone de grade alimentaire, et tout particulièrement pour les ustensiles censés passer au four, soit plus stricte, comme chez certains de nos voisins européens ayant par exemple interdit le silicone peroxydé. L'UFC-Que Choisir souligne l'obsolescence de notre cadre légal en la matière, vieux de plus de 30 ans. Et si certains de nos voisins sont plus strictes, ce n'est pas le cas de tous les états européens — or, certains ont une réglementation encore plus laxiste que la nôtre, et peuvent vendre ces produits en France en vertu de la libre-circulation des marchandises. Bref, c'est une harmonisation au niveau européen qui est nécessaire, vers des taux de substances nocives tolérés bien plus faibles. En ce qui concerne les ustensiles ne passant pas au four, type spatules ou autre, il n'y a donc a priori pas de souci à se faire — même si l'on ne peut que recommander d'appliquer les mêmes précautions et de payer un peu plus cher pour acquérir des ustensiles en silicone platinium. En ce qui concerne les moules, en attente d'une réglementation plus stricte, nous conseillerions de s'en tenir à un usage ponctuel, pour des préparations pour lesquelles ceux-ci sont indispensables lorsque l'on n'est pas un chef en pâtisserie — par exemple, pour préparer des cannelés, autrement bien difficiles à démouler sans les rater. C'est visiblement l'exposition répétée qui est véritablement problématique. Il faut également garder en tête que le silicone est un matériau relativement nouveau en cuisine : si un silicone de qualité semble donc a priori sain d'usage puisqu'il ne relâche pas de toxines au sein de notre nourriture, il n'existe pas encore beaucoup de littérature scientifique quant à son utilisation et sa dégradation sur le long terme — comparé à des matériaux utilisés depuis bien plus longtemps en cuisine comme le verre ou l'inox. https://lemagdelaconso.ouest-france.fr/dossier-919-ustensiles-cuisine-silicone-sont-ils-sans-danger-sante.html Le Mag Conso évoque l’usage du papier sulfurisé dans l’article 10 matériaux nocifs à éviter en cuisine (plastique, téflon, silicone…) paru en 2024 :7 - Le papier Oui, dans la cuisine, on retrouve du papier et notamment pour la cuisson. C'est avec lui que vous chemisez vos plats et vos plaques. Cependant, le principe de blanchiment du papier est très controversé ! Par quoi remplacer le papier de cuisson ? Choisissez plutôt un papier non blanchi pour être sûr de ne pas avoir d'émanations toxiques à la cuisson. Si vous ne jurez que par les papillotes, des petites cocottes en verre, céramique ou terre cuite seront idéales, d'autant plus qu'ils donnent plus de cachet à votre table ! Attention par contre aux tapis en silicone et évitez ceux réutilisables qui contiennent souvent du téflon. https://lemagdelaconso.ouest-france.fr/dossier-547-11-materiaux-nocifs-eviter-cuisine-plastique-teflon-silicone.html En complément, le magazine 60 millions de consommateurs donne des indications, en particulier à propos de la recyclabilité du silicone, dans l’article Ustensiles de cuisine en silicone : des précautions s’imposent (13/05/2025)[…]Un polymère résistant qui ne se recycle pasEnfin, certains silicones résistent à une grande amplitude de températures, allant de - 40 °C à la congélation à plus de 200 °C au four ; en effet, la matière de type caoutchouc ne se déforme pas à la chaleur, à la différence du plastique. Car, contrairement à ce que l’on pourrait penser, le silicone n’est pas un plastique.Même s’il est tout mou, il fait partie de la famille des thermodurcissables, comme l’époxy ou le formica. Plus précisément, c’est un polymère à base de silice, un élément chimique abondant que l’on trouve aussi dans le verre. Et à propos du procédé industriel, disons-le tout de suite, le gros problème du silicone tient à sa nature non recyclable. « Une fois que ce polymère très résistant est constitué, on ne peut plus le casser, reprend Hervé Pelletier. Des travaux de recherche existent pour tenter de le déstructurer mais on en est encore aux balbutiements. »Pour parer à cette critique, les fabricants défendent une durée de vie des produits en silicone plus longue que celle des plastiques, souvent sans préciser cette durée. Certains industriels affichent un nombre d’utilisations allant de 1 000 à 3 000, du moins pour des moules robustes vendus pour la cuisine professionnelle. En effet, selon la qualité du silicone, l’usure sera plus ou moins rapide. Et donc la durée de vie plus ou moins longue.[…]Méfiez-vous de certaines allégations« Le platine garantit un matériau plus stable, avec moins de risque de relargage de monomères », explique Hervé Pelletier. Des monomères qui vont se retrouver dans les aliments et avec les autres produits contenus dans le silicone. Et si le silicone platinium est plus cher à produire, cela tient à la fois au coût du platine mais aussi au processus industriel, plus exigeant.D’où un coût d’achat autour des 30-40 € plutôt que des 10-15 € pour un plat en silicone allant au four. Mais attention à bien distinguer, sur les étiquettes, les allégations « 100 % platinium » et « 100 % premium » ; cette dernière n’est pas une marque officielle de qualité, elle n’est associée à aucun cahier des charges précis et ne garantit pas un silicone fait avec du platine. De plus, certains signes attestent d’une mauvaise qualité. Ainsi, un moule poisseux ou conférant une odeur ou un goût à vos aliments est signe d’une polymérisation ratée ou d’un relargage de substances. À éviter, donc. […]Un tiers des produits testés non conformeCôté fabricants, deux ou trois produits sont rappelés chaque année, toujours pour cette même raison. À noter tout de même qu’une sucette en silicone pour bébé de la marque dBb Remond a été rappelée en 2023 à cause de la présence de bisphénol A, une substance toxique interdite dans ce type de produit. Moins spécifiques au silicone, d’autres recommandations sont à respecter, comme bien laver les ustensiles avant le premier usage. L’Office fédéral suisse recommande même de chauffer les moules à 200 °C puis de les laver avant le premier usage.Quoi qu’il en soit, un tiers des produits testés par la DGCCRF sont non conformes à la réglementation. Et si le prix est plutôt un gage de qualité pour les fortes températures et la cuisine grasse, mieux vaut choisir des moules et plats en matériaux vraiment inertes comme le verre. Celui-ci présente, qui plus est, l’avantage de pouvoir être recyclé à l’infini.https://www.60millions-mag.com/2025/05/13/ustensiles-de-cuisine-en-silicone-des-precautions-s-imposent-24357 Nous espérons que ces pistes vous seront utiles et nous nous tenons à votre disposition pour toute question documentaire dans le domaine de la santé. L’Equipe des documentalistes de Questions-santé, Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.Service Questions-santéhttp://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/ Avez-vous trouvé cette réponse utile ? Oui cette réponse m'a été utile / Non cette réponse ne m'a pas été utile Avez-vous trouvé cette réponse utile ? Remplissez le formulaire de satisfaction !