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Butée de l'épaule, craquement

Question

Bonjour, on m'a fait une opération de l'épaule (butée de latarjet) en fin novembre et depuis un moment, lorsque que je fais des rotations internes de l'épaule, je peux faire craquer mon épaule à l'infini. A savoir que je n'ai aucune douleur et que j'ai récupéré toute ma mobilité.

Réponse

Bonjour,

Opéré de l’épaule en novembre dernier (technique de la butée de Latarjet), vous constatez des craquements non douloureux à la rotation. Vous nous demandez conseil, supposons-nous.

Nous vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre service mais nous vous rappelons que Questions-santé est un service documentaire animé par des documentalistes. C’est pourquoi, comme indiqué sur notre portail, nous ne pouvons donner d’avis médical.

Cependant et afin d’enrichir le dialogue avec votre médecin, nous vous proposons les informations générales suivantes.

Tout d’abord, nous vous proposons des extraits de l’article Instabilité chronique antérieure et postérieure de l'épaule : technique conventionnelle, traitement à ciel ouvert issu du Traité Techniques chirurgicales - Orthopédie-Traumatologie de l’Encyclopédie Médico Chirurgicale Elsevier Masson :
O. Barbier, A. Caubère. Instabilité chronique antérieure et postérieure de l'épaule : technique conventionnelle, traitement à ciel ouvert. EMC - Techniques chirurgicales - Orthopédie-Traumatologie 2024;44(2):1-26

[…]
Généralités
Définition
L'instabilité chronique d'épaule est définie comme une sensation récurrente de translation pathologique de l'articulation glénohumérale ou une incapacité à maintenir la tête humérale centrée dans la cavité glénoïdienne lors des mouvements actifs perçue par le patient et autoréductible (« subluxation »), voire la survenue récurrente d'une perte de contact complète et définitive nécessitant « quasiment toujours » l'action d'un tiers pour être réduite (« luxation récidivante »). Enfin, il faut y rattacher le tableau clinique de l'« épaule douloureuse pure » qui présente des lésions objectives capsuloligamentaires découvertes par les examens complémentaires ou une arthroscopie.

Elle concerne 2 % de la population générale. Après un premier épisode de luxation antérieure, le taux de récurrence est élevé, de 26 à 48 %. Plusieurs facteurs de risque de récurrence ont été identifiés dans la littérature, comme l'âge, le niveau d'activité physique, l'observance du traitement initial et le type de lésions associées. Avant 20 ans, ce taux de récurrence est supérieur (55 à 95 %), alors qu'il diminue après 40 ans à moins de 6 %.
[…]
Rappels anatomiques
L'articulation glénohumérale est l'articulation la plus mobile du squelette, mais aussi la plus instable d'un point de vue osseux, en relation avec une surface de contact entre la glène et la tête humérale qui n'est que de 25 à 30 %. Sa stabilité est donc assurée par les structures anatomiques périarticulaires, qui sont :

• des stabilisateurs statiques : le cartilage, la capsule et le labrum, les ligaments glénohuméraux (en particulier le ligament glénohuméral inférieur [LGHI], le ligament glénohuméral moyen, le ligament glénohuméral supérieur et le ligament coracohuméral), les orientations des pièces osseuses, la pression intra-articulaire négative et l'intervalle des rotateurs ;

• des stabilisateurs dynamiques : les muscles de la coiffe des rotateurs, la longue portion du biceps, le deltoïde et la proprioception.

[…]
Techniques non anatomiques
Les techniques non anatomiques dans le traitement des instabilités antérieures reposent sur la réalisation de gestes osseux. Le premier type est les butées dont le principe est de réaliser un butoir osseux qui s'oppose au déplacement antérieur de la tête humérale. Le deuxième vise à corriger l'orientation des structures osseuses par ostéotomie de la scapula ou de l'humérus.

Butées
Généralités
La butée coracoïdienne selon Latarjet [15] a été décrite en 1954 et consistait à fixer la branche horizontale de la coracoïde à la partie antéro-inférieure de la glène avec une vis. Modifiée par Patte dans les années 1980 [62], elle sera popularisée par Walch [63, 64]. Cette technique a été proposée initialement comme une alternative à la réparation capsulolabrale chez des patients ayant une perte de substance osseuse glénohumérale et/ou une capsule articulaire déficiente en cas d'instabilité récidivante.
La stabilisation s'appuie sur le principe d'un triple verrouillage en transférant la coracoïde et son tendon conjoint à travers le muscle subscapulaire sur le bord antérieur du col de la scapula. Il existe donc un verrou musculaire par un effet hamac du tendon conjoint sur le muscle subscapulaire inférieur lorsque le bras est en abduction et rotation externe, un verrou osseux par un effet « butée osseuse » par l'augmentation des surfaces de contact entre l'humérus et la glène antérieure, et un troisième verrou tissulaire, assuré par la réparation de la capsule articulaire sur le moignon du LAC. La technique à ciel ouvert, avec un système de fixation rigide par deux vis métalliques bicorticales en position couchée (Latarjet) ou avec une vis en position debout (Bristow), est actuellement la technique de référence avec d'excellents résultats cliniques et un taux élevé de consolidation [20, 65, 66].
Les principales indications de la butée de Latarjet comprennent les instabilités antérieures récidivantes de l'épaule avec ou sans hyperlaxité et en présence ou non de lésion osseuse glénoïdienne. Elle reste déconseillée chez les patients présentant une instabilité antérieure volontaire, en l'absence de lésion de Bankart et lorsque des lésions se trouvent sur le côté de l'humérus, comme dans une lésion HAGL. La butée coracoïdienne à ciel ouvert est encore la technique de référence en Europe, même si les techniques arthroscopiques se développent [67]. Les butées iliaques de type Eden-Hybinette sont surtout proposées dans la chirurgie de reprise et les autres types de butées ont été quasiment abandonnés.

https://www.em-consulte.com/article/1650057/instabilite-chronique-anterieure-et-posterieure-de

Concernant les suites de l’opération, l’Institut Français de chirurgie de la Main indique dans le dossier la Luxation récidivante de l’épaule les éléments suivants :

[…]
Quelles sont les suites opératoires ?
Les pansements sont faits tous les 2 jours pendant 15 jours. Le bras est immobilisé dans un gilet en position “coude au corps“ pour 3 semaines puis en simple écharpe pour 3 semaines supplémentaires
Une rééducation douce est débutée à la 3ème semaine en évitant la rotation externe, elle est plus complète après 6 semaines.
Les sports à risques sont repris vers le 4ème mois.

Quelles sont les complications possibles ?
1 – Les complications spécifiques :

  • la récidive : le taux de récidives varie entre 2 et 4 % en fonction des études pour les butés ou les retentes capsuloligamentaires conventionnelles, le taux est légèrement supérieur pour les techniques arthroscopiques (3 à 6 %).
  • La raideur : la rotation externe peut être réduite d’une dizaine de degrés, la rééducation est alors très utile.
  • La fracture de vis est possible notamment après un traumatisme.

2 – Les complications non spécifiques

  • l’infection post opératoire se maîtrise assez aisément lorsque le diagnostic est précoce (douleurs pulsatiles, gonflement et rougeur importante). Une réintervention est toujours possible. Les infections après arthroscopie sont rarissimes.
  • Un hématome est possible.
  • Une capsulite rétractile ou « épaule gelée » est très rare mais possible. Il s’agit d’une raideur d’épaule qui peut s’étendre sur plusieurs mois.
  • L’algodystrophie est une réaction imprévisible de nature inconnue et qui après une phase inflammatoire entraine des phénomènes d’enraidissement proches de la capsulite rétractile.

https://institut-main.fr/luxation-recidivante-de-lepaule/

En complément, le Centre de chirurgie de la main et du membre supérieur Paris 15 consacre un article à L’OPÉRATION DE BUTÉE DE LATARJET, dans lequel les précisions suivantes sont apportées :

[…]
LES RÉSULTATS ATTENDUS
Le but de cette chirurgie est de supprimer les signes cliniques que vous présentez : luxations de l’épaule, impression que l’épaule va se déboiter ou ne bouge pas normalement. Votre épaule doit devenir stable et être utilisée sans aucune crainte. L’échec de la chirurgie est rare avec des épaules bien stabilisées dans plus de 90% des cas. Il est fréquent que la mobilité de votre épaule soit diminuée, sans que votre vie professionnelle ou de loisir n’en soit affectée. L’évolution peut être longue et se faire sur plusieurs mois avant de récupérer ses amplitudes de mouvement définitives. L’évolution naturelle de votre maladie (tendance à une usure plus rapide de votre articulation (arthrose) ne peut être stoppée par cette opération.
EN RÉSUMÉ
La stabilisation de l’épaule par technique de la butée de type Latarjet est un geste chirurgical fréquent en orthopédie. C’est une opération délicate et son résultat sera conditionné par une rééducation de plusieurs mois. Le but de cette opération est de faire disparaître l’appréhension (peur de se reluxer) et les luxations. En l’absence de complication, cette opération permet au patient de retrouver une l’épaule stable.

https://ccmp15.fr/pathologies/l%E2%80%99ope%CC%81ration-de-bute%CC%81e-de-latarjet/

En tant que service documentaire, nous ne pouvons aller plus loin dans notre réponse. Nous vous conseillons d’interroger le spécialiste qui vous suit afin qu’il puisse vous donner un avis médical pertinent en toute connaissance de votre dossier médical.

Nous restons bien entendu à votre disposition pour toute recherche documentaire dans le domaine de la santé.

L’Equipe des documentalistes de Questions-santé, 
Le service de réponses en ligne de la Cité de la santé.
Service Questions-santé
http://www.cite-sciences.fr/fr/au-programme/lieux-ressources/cite-de-la-sante/

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