Abu Bakarr Mansaray

Artiste ingénieur
Exposition du 19 octobre 2021 au 20 février 2022

Crédits : ©Universcience. Photos : R.P. Ribière.

Abu Bakarr Mansaray est un artiste autodidacte qui vit et travaille en Sierra Leone. Mêlant architecture, physique, artisanat et sciences de l’ingénieur, ses œuvres témoignent d’un imaginaire foisonnant et d’une stupéfiante sophistication.

Les pièces présentées ici pour la première fois en France tissent naturellement des liens avec les technologies que l’on peut découvrir à la Cité des sciences et de l'industrie.

Bien plus qu’un simple motif, la machine est constitutive de la modernité en art. Les bouleversements technologiques n’ont cessé d’alimenter l’imaginaire des artistes, qui ont fait de la machine un mythe, tantôt symbole d’une humanité débarrassée des tâches les plus ingrates, tantôt, au contraire, incarnation des maux les plus destructeurs de notre civilisation. 

Paradoxalement monstrueuses et utiles, violentes et réparatrices, les machines d’Abu Bakarr Mansaray se donnent comme les manifestes des terribles passions humaines, souvent en lien avec l’actualité des dernières décennies en Sierra Leone.

Commissaire artistique de l’exposition : Gaël Charbau
Les œuvres présentées dans l'exposition proviennent de la Collection d’art africain de Jean Pigozzi.

Comme je ne pouvais pas me permettre de devenir ce que je voulais être dans la vie parce que je ne bénéficiais pas du soutien nécessaire, j’ai décidé de réaliser des maquettes pendant les vacances scolaires afin de montrer les idées techniques que j’avais en tête. J’ai fabriqué de mes propres mains un certain nombre d’objets qui ont conduit les gens à s’interroger en public et à se réunir dans la rue.

Abu Bakarr Mansaray

Repères biographiques 

  • 1969 Naissance à Tongo, Sierra Leone.
  • 1991 Début de la guerre civile en Sierra Leone, qui durera jusqu’en 2002.
  • 1991 Lors de ses recherches en Sierra Leone, André Magnin, directeur artistique de la Collection Jean Pigozzi, repère dans la rue les premières sculptures en fer d’Abu Bakarr Mansaray exposées devant sa maison, et découvre d’autres pièces à son domicile.
  • 1992 Première exposition collective à la résidence de l’ambassadeur d’Allemagne à Freetown.
  • 1993 Reçoit le prix de l’Unesco pour la promotion des arts à Paris.
  • 2000 Participe à la 5e Biennale d’art contemporain de Lyon : partage d’exotismes.
  • 2004-2007 Participe à l’exposition collective itinérante Africa Remix. L’art contemporain d’un continent (Africa Remix. Contemporary Art of a Continent) présentée dans six musées dans le monde.
  • 2005 Participe à l’exposition collective Arts of Africa. Des arts traditionnels à la collection contemporaine de Jean Pigozzi, présentée au Grimaldi Forum Monaco, à Monaco.
  • 2015 Participe à All the World’s Futures, la Biennale di Venezia : 56th International Art Exhibition, dans le cadre de la Biennale de Venise. Le commissariat est assuré par Okwui Enwezor.
  • 2017 Participe à l’exposition collective Les Initiés, un choix d’œuvres (1989-2009) dans la collection d’art africain contemporain de Jean Pigozzi, présentée à la Fondation Louis Vuitton à Paris.
  • 2019 La Collection Jean Pigozzi fait don d’une quarantaine d’œuvres au MoMA, à New York, comprenant un dessin de Mansaray qui y sera exposé à l’occasion de l’ouverture d’une nouvelle aile du musée.

Le catalogue de l'exposition 

Le catalogue « Abu Bakarr Mansaray » constitue la première monographie consacrée à ce peintre, dessinateur et sculpteur né en Sierra Leone en 1969. Outre les neuf dessins et les deux sculptures réunis dans l’exposition, l’ouvrage contient d’autres créations de l’artiste inspirées par le chaos de la guerre civile qui a ravagé son pays. Cet ensemble d’œuvres provient de la Collection d’art africain de Jean Pigozzi.

Trois contributions inédites en dévoilent les ressorts. André Magnin, galeriste et expert de l’art moderne et contemporain africain, relate les circonstances exceptionnelles de sa rencontre avec Abu Bakarr Mansaray à Freeetown fin 1991. La sociologue de l’art Myriam Odile Blin met au jour « la vision du devenir biotechnologique de l’humanité » irriguant ses réalisations « afro-futuristes ». Et, dépassant la supposée extravagance de ses engins et leur proximité avec les créations d’autres artistes inventeurs de véhicules spatiaux, Gérard Azoulay, responsable de l’Observatoire de l’Espace du Centre national d’études spatiales, suggère, à la croisée de la science et de l’imaginaire, que Mansaray « a passé un pacte avec des non-humains ».

Des repères biographiques, une liste de ses principales expositions et une bibliographie complètent ces approches critiques sur un artiste majeur de la scène africaine actuelle.

Éditions de la Cité des sciences et de l'industrie
Préfaces de Bruno Maquart, président d’Universcience, Jean Pigozzi, collectionneur et prêteur des œuvres, Gaël Charbau, commissaire artistique de l’exposition.
Bilingue français-anglais
64 pages ; format : 24X 24 cm ; 25 € 
En vente à la Boutique de la Cité ou à commander  en ligne